Fred le Farfelin a écrit:
Tu aurais des exemples ? Moi j'imagine que les pèlerinages pouvaient être un motif (religieux) mais sorti de là... ?
Religieux : oui, le pélerinage, proche ou lointain (léglise du coin ou St Jacques de Compostelle voire Jérusalem) était un fait quotidien, il existait même des pélerin professionnels qui, moyennant quelques sous, faisait le pélerinage à votre place et vous ramenait (peut être) le symbole du voyage (coquille st jacque, palme...). Majoritairement volontaire, le pélerinage pouvait également être une peine de justice (royale ou ecclésiastique) aussi bien pour un noble que pour un religieux ou un paysan. Il pouvait être armé (croisades en terre sainte, en espagne, contre les cathares ou contre les païens de russie occidentale). Les plus souvent, les pélerinages étaient long et douloureux (surtout pour ceux qui avaient été condamnés ou s'étaient condamnés à le faire pieds nus). Il ya également les gens chassés de leur terre pour des motifs d'ordre religieux parce qu'il n'ont pas voulu prendre la religion du vainqueur...
Militaire : la campagne militaire classique, on part en Avril on revient en septembre (dans le meilleurs descas) ou la conquête de nouvelles terres (espagne, europe danubienne et baltique, irlande)
Commercial : les foires commerciales qui avaient lieu dans certaines villes, parfois 2 fois l'an (Troyes, Provins) et qui drainaient pour des semaines non seulement des marchands de toute l'europe mais aussi les populations des alentours attirées à la fois par les produits mais surtout par les spectacles (profanes et religieux) qui y étaient offerts. Pour ne rien dire de l'intense (pour les moyens de l'époque) commerce maritime qui avait lieu entre la Manche et la Mer Baltique (Hanse) ou en méditerranée (citées italienne) malgré les luttes entre musulmans et chrétiens (la guerre n'ayant jamais arrêté le commerce, quellles que soit les fulminations des papes).
politique : on en revient un peu au militaire : on prend une terre, on en chasse les précédents occupants et on y installe des colons (espagne, europe de l'Est), sans compter que les minorités (religieuse, ethnique, linguistiques) ont tout intérêt à ne pas montrer trop d'opulence ni à à se faire remarquer, surtout en période de trouble.
économiques : quand les terres sont trop pauvres ou que l'on n'est pas héritier de la terre familiale, on peut toujours émigrer : vers la ville dans l'espoir d'y trouver un emploi OU vers une destination plus ou moins lointaine afin d'y trouver un lopin de terre à défricher.
médicaux : qu'une épidémie vienne, et une partie de la population va aller voir ailleurs si le climat est plus sain...et si il l'est réellement, il ne reviendra pas à son point de départ. Bien que la plupart du temps, les gens retourne dans leur ville/village, dès que les choses ce sont arrangées
fiscaux : si un seigneur est trop gourmand dans ses impôts, le paysan, quand il en a marre "d'être un mouton qu'on plume" (merci à notre Johnny pour cette phrase sublime), et bien il va voir ailleurs, même si il est de statut servile : au Moyen Age, il n'y a pas (ou peu) d'Etat Civil, pas ou peu d'administration, et d'un fief à l'autre il est facile de prendre son sac et ses outils et de changer de coin... surtout si le seigneur d'à côté à des terres à défricher.
Certes, les embûches et les péages sont un repoussoir aux envies ou au besoins de voyager... mais pourquoi utiliser un pont ou un bac pour traverser une rivière quand on n'a pas de chariot ? on cherche un gué, ça prend plus de temps, mais le temps n'est pas une donnée essentielle au Moyen Age. Pourquoi se rendre à la ville voisine vendre ses bêtes ou sa récolte si à 3 jours de marche supplémentaire on peut te donner le double du prix ? D'autre part, un homem peut être requis par son seigneur dans le cadre des jours de corvées et/ou du service d'arme pour accomplir une mission impliquant un déplacement : convoyer du bétail, accompagner un membre de sa famille voire le seigneur lui-même dans un déplacement. Si la société médiévale était une société repliée sur elle-même, nous serions tous des amish.
