Compagnons, compagnonnes,
Après avoir relus tous les post ci-dessus, je n'ai pas grand chose à dire de plus que notre Liturge locale (Nonène, donc) ne vous ait déjà brillamment exposé.
Voici quand même deux rajouts pour rendre les choses encore plus claires :
AGONE, UN JEU VINTAGE POUR INTELLOS ?
Pour ceux qui ne comprennent pas (comme moi
) pourquoi Agone n'est pas une valeur sûre aux yeux des éditeurs, c'est qu'il vous faut (malheureusement) tourner une seconde le dos à la passion qu'a déclenché ce jeu dans vos tripes, pour adopter le regard extérieur d'un éditeur.
Il est un fait, mes amis : les éditeurs, eux, n'ont pas cette passion. Et donc pas notre vision. Déjà par ce qu'aucun d'eux n'a déjà vraiment pratiqué Agone et que ce jeux repose beaucoup sur son contenu et son détail, plus que sur son thème général : une énième forme d'Héroic Fantasy. Mais ensuite et surtout, par ce qu'Agone est lentement devenu "vintage" à leurs yeux. Selon quelques éditeurs que j'ai croisé, Agone serait aujourd'hui considéré comme un jeu trop "Intello" (cf. thématique de l'art, omniprésente, pour ne citer que ça) pour les nouvelles générations de joueurs. Comprenez en cela : trop "dense", "complexe", "dont le background nécessite trop d'investissement pour être appréhendé pleinement".
Aujourd'hui, le joueur consacre bien moins de temps à ses hobbies qu'il y a dix ans. Et encore moins qu'il y a vingt ans. Les Féals eux-mêmes ont été qualifiés de jeu de rôle "Intello" et directement comparés à l'univers d'Agone, lui aussi très marqué par la patte du général Gabo(rit). Et pourtant, ses auteurs ont tenté par tous les moyens de le rendre le plus light et accessible possible, tout en respectant son univers caractéristique et Gaboriesque. Agone fonctionne donc (AUX YEUX DE NOMBREUX EDITEURS, pas forcément tous, on espère) sur un paradoxe : sa spécificité et ce qui en fait sa qualité constituent également sa principale faiblesse à une époque de crise où le temps devient une denrée de plus en plus rare chez les consommateurs. Notamment chez les joueurs (cf. l'explosion du marché des jeux d'apéro à 1 page de règles).
Ces arguments qui qualifient Agone de jeu d'intello appartenant à une "certaine époque du jdr", ne sont pas complètement justes (à mon humble avis), ni très difficiles à contredire : il n'est pas impossible de s'adapter, d'évoluer, de repenser l'édition selon des critères plus actuels, tout en respectant le contenu. Pour ceux qui comprendront cette parabole : ce n'est pas le titre d'un livre qui rend son contenu indigeste. Ni même le stylo avec lequel on l'a écris. On fait ce que l'on veut d'un stylo et on écrit ce que l'on veut avec. Tout dépend donc de l'angle avec lequel on présente les choses et à quel point on rend son sujet accessible. Ce sont en tout cas des craintes que j'ai retrouvé à droite et à gauche chez ceux qui pourraient lancer une seconde édition d'Agone. Il faut donc les prendre au sérieux pour apprendre à les contourner.
LES DROITS : PLUS UN SOUCIS ?
Oui et non.
Pour faire bref :
RECTO. Oui, c'est un miracle, les ayants droits acceptent (sur le principe et s'ils se retrouvent face à une entité éditoriale solide) de se remettre autour d'une table et d'envisager l'existence d'un Agone 2. La preuve : ils l'ont fait avec Sans Détour.
==> Avant, suite à la disparition de Multisim, certains des ayants droit refusaient d'entendre parler les uns des autres, à cause de divergences de points de vues divers et variés. C'est donc une grande évolution.
VERSO. Il s'avère par contre que certains des ayants droits demandent, en échange de leurs droits, des contres-parties sur l'exploitation des livres édités qui ne semblent pas acceptables par l'éditeur. Inutile de me demander de quoi il s'agit clairement, de qui, de combien ou de quel pourcentage on parle : à ce jour, je n'en sais encore rien. Mais c'est ce petit détail, compagnons, qui me semble être aussi un des nœuds du problème. Et je vais me pencher dessus.
- Merci à ceux qui m'ont envoyé un MP avec quelques pistes. Je bosse dessus
- Sur le papier, le crowfounding n'est pas une idée si idiote. Faut creuser.
- Hello Thabanne ! ça fait plaisir de te voir dans le coin
Pour finir, je vous dirai ceci : oui, c'est une Arlésienne.
Vous en doutiez ?
Pas moi.