Bonjour,
Question intéressante, que je commencerai par une petite digression : Un roman et un jeu de rôle ne se conçoivent pas de la même façon. Les règles qui sous-tendent les mondes présentés ne sont pas les mêmes et la cohérence de chacun doit lui être propre. Ainsi, si l'on s'en tient à retracer "fidèlement" un compte-rendu de partie JDR en roman, on tombe dans le cliché ou le roman technique sans intérêt (cf. ces romans ADD qui ont du mal à prendre de la hauteur et à se défaire du carcan "règles du monde" - "mais c'est pas possible, Sidrizzt ne peut pas lancer une boule de feu, il est niveau 3"). A l'inverse, quand on se met en tête de transcrire un roman en JDR, il y a forcément des trucs qui "ne vont pas rentrer dans les cases". Problème d'échelle de puissance, incohérence que le narrateur du roman a gardé parce que l'image lui plaisait, etc.
Dans le cas de la mort d'Ancyle
Il faut avant tout réfléchir à ce qu'est un féal. Un animal (ou un mélange d'animaux) ayant acquis des pouvoirs "paranormaux" en s'abreuvant dans une source d'énergie. Et capables de rayonner pour faire muter les hommes. (digression : on n'est pas si loin du thème de la radioactivité ou du radium de la Brigade chimérique, si l'on réfléchit bien). Sont-ils vraiment des dieux ? Aux yeux de ceux qui les vénèrent, oui. Mais sont-ils davantage des dieux que ceux qui ont réussi à se relever d'entre les morts en synthétisant le Fiel pur, l'une des énergies divines qui soutient justement les féals (et dont, par l'almandin, ils sont privés, s'en retrouvant "affaiblis") ?
Voilà un premier élément de réponse.
Ensuite, il faut se pencher plus précisément sur le cas de la Tarasque. La Tarasque, vous le verrez, a un rapport particulier au Fiel. Elle est celle qui se gorge d'Onde, mais elle est aussi la colère des océans. De tous les féals, c'est probablement celui qui "subit" le plus la vénération des féals, et préfèrerait peut-être aller vivre sa vie dans les abysses marines plutôt que de servir de cité flottante. D'ailleurs, le Timon, géré par les prêtres de la Tarasque, a pour unique objectif de scruter les pensées du féal, d'apaiser ses coups de colère et de le guider vers la cohérence, la sérénité et l'acceptation des décisions humaines. Un équilibre fragile qui, lorsqu'il est rompu (par l'incursion d'une trop brutale dose de Fiel dans l'esprit de la cité, par exemple - qui a parlé de Charognards ?), peut avoir des conséquences catastrophiques sur la cité, et le féal. Ancyle en est morte, Atherne a préféré s'offrir au Fiel, s'enfler à l'infini et refuser de remonter à la surface, et l'on parle de ces Tarasques qui libèrent le Fiel qu'elles ne peuvent contenir en rejetons personnifiant leur folie, les hydres...
Nous espérons avoir apporté une interprétation qui vous satisfera de la mort d'Ancyle. Cette interprétation s'appuie sur des éléments que vous trouverez développés dans le jeu de rôle.
Merci pour votre attention,
Les Sombres Sentes.
_________________ Les Chroniques des Féals, le Livre Univers - Février 2012 Le forum de l'éditeurLa page chiverne.com du jeu
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