ChaOdiz, il existe un débat, ou je devrais plutôt dire les prémisses de l'éventualité de se poser la question de donner à l'ergonomie un rôle plus central dans la conception web. Je dis l'ergonomie car le graphisme à depuis longtemps perdu la bataille face au développement et ce, malgré les promesses du web 2.0, transformées en cruelles désillusions... Si le créatif à gagné quelques marges dans son champ d'activité, ce n'est que pour laisser les carcans s'enfoncer plus profondément. Une nouvelle tendance consiste à croire que ce que les PME recherchent, ce n'est pas tant un site personnalisé qu'un produit clef en main où tout serait pré-mâché. Ainsi on croise de plus en plus de logiciels en ligne qui permettent de créer un site "professionnel" en quelques cliques (généralement 5, hors contenu) ou les titres des menus sont prédéterminés et un panel de templates offert. Le graphiste là dedans ? 3 semaines de boulot et puis au revoir. L'ergonomie ? Sacrifiée sur l'autel du projet. L'originalité ? Enfouie profondément sous les lignes de code... Bien sur le concept est également développé pour les particuliers... On sacrifie la réflexion en brandissant l'étendard de la démocratie et du partage. Mais dans les fait on cherche surtout à se faire un max de blé avec un minimum d'investissement.
Une anecdote qui remonte à quelques années, alors que le concept de web 2.0 en était à ses balbutiements et qu'apparaissaient les 1ers sites personnalisables. Un ami développeur voulait me présenter un système soi-disant génial. Un des tous premiers sites dont l'internaute pouvait modifier l'apparence. En fait de modification, le visiteur pouvait changer la couleur des divers éléments comme il le souhaitait. Certes plus évolué que de sélectionner un template dans une liste déroulante, mais tout à fait illusoire. Et le développeur qui s'extasiait : tu te rends compte ! Avec ça l'internaute peut se créer une interface unique !
Oui, si on ne tenait pas compte du fait que la présentation ne changeait pas, que le choix des couleurs restait plus que drastique et criard, que les résultats obtenus ne tenaient compte d'aucune règles esthétiques et je ne vous parle même pas de la visibilité des contenus...
Jusque là j'avais perçu la CSS.2 comme un outil merveilleux pour libérer le graphisme web, je commençais tout juste à comprendre et les années qui suivirent furent remplies d'histoires semblables, même si le thème de celle-ci peut prêter à rire au vu du web d'aujourd'hui elle éclaire sur le décalage, toujours existant, entre les métiers du web...
Nostalgique des premières heures du web ? Certainement pas ! Mais je perçois les innovations du web 2.0 comme autant d'occasions manquées. Quel intérêt y a t-il à étaler son insignifiance sur Facebook ? A part celui de se faire usurper son identité ? Flatter son égo peut-être ? Son moi ! moi ! moi ! et encore moi ! Comme si nos neurones pouvaient enfler à chaque fois qu'apparait sur la toile un fragment de notre virtualité...
Tout ce déballage de technologie, cet énergie, ces espaces de stockage pour permettre à tout un chacun de se flatter le nombril sous les concupiscents des publicitaires. Pendant ce temps, sur Terre...
PS : arg ! et voilà j'ai encore pondu un pavé imbuvable ! C'est plus fort que moi...
PS : anecdote plus récente et amusante, certaines personnes commencent à utiliser leurs écrans de télé HD pour naviguer sur le net. Autant dire qu'avec le concept "dépassé" de conception des sites web actuel il y a beaucoup de vide... Récemment un DA me faisait la remarque suivante : "ça fait beaucoup de pixel". Un bon moyen d'exprimer le désarroi de notre profession, vous le voyez le timbre-poste au milieu de l'écran ?
