J'avoue, je suis le drakonien cité dans le texte d'Esus (mon EG, en passant

). Vous trouverez ci-dessous ce dont je me souviens de cette nuit qui changea ma vie...
C’était la veille de l’Automne, mes Frères étaient tout aussi impatients que moi. Cette saison signifiait chaque année notre renaissance, nos origines renaissaient. Qui peut comprendre la beauté de cette saison, la mélancolie qui vous entraîne, qui vous pénètre, qui transcende les larmes de notre Mère en une pluie merveilleuse et rafraîchissante ?
J’étais sorti avec deux autres Frères au crépuscule, nous courrions dans la forêt en nous dirigeant vers la vallée. Il y avait quelque chose d’excitant dans la nuit, quelque chose qui réveillait le feu en moi, qui me donnait le goût du sang…
Le brouillard s’épaississait, donnant au silence un poids et une dimension étrange. Dans cette atmosphère particulière, le son portait loin, nous avons entendu le cavalier arriver de loin… Son cheval se cabra violemment quand il nous sentit, jeta le cavalier à terre et rebroussa rapidement chemin. L’homme est totalement seul, à notre merci.
A ma merci…
Je ressens un bouillonnement en moi… Est-ce de cela que nous devons prendre garde, comme le disent nos Pères ? Est-ce cela l’Entropie ? Je ne ressens qu’un feu extraordinaire, une puissance qui me semble infinie…
L’homme poursuit son chemin à pied. Je sens son cœur battre, ses veines pulser, son sang…
Je suis obnubilé par cette chaleur, cette envie de sang qui monte en moi, cette envie de mort, cette violence… Que disaient nos Pères déjà ? Obéissance, Honneur, Prévoyance, Courage, Maîtrise de Soi, Changement… L’Ecaille résonne dans mon esprit, mais je ne l’entends plus… Mes sens sont brouillés, ou bien aiguisés je ne sais plus…
L’homme nous a vu et a sorti une rapière. J’avance vers lui, je n’entends qu’à peine mes Frères derrière moi. La soif de sang, l’envie de mort devient trop forte. Je m’élance sur l’homme et m’empale sur sa lame. La douleur ne me touche plus, je m’enfonce jusqu’à la garde avant de le frapper mortellement.
J’ouvre les yeux… Je suis agenouillé au dessus de l’homme mort… Le bouillonnement au fond de moi a disparu, l’envie de sang aussi. Une douleur sourde s’étend dans mon thorax, depuis l’endroit où la lame a pénétré. Tout est flou dans mon esprit, les derniers moments ont disparu, absorbés par l’Entropie.
Nous sommes rentrés aux cavernes de notre clan. Pour moi, la nuit fût très agitée. Je reçu la visite dans mes rêves de notre Mère, la Dame de l’Automne. Elle m’offrit la liberté, et me révéla l’histoire de l’Harmonde, la perfidie du Masque, le sort tragique des Flammes…
Avant l’aube, je partis seul au travers des montagnes quittant tout ce que j’avais connu jusqu’ici, quittant mes Frères pour l’inconnu, pour ce monde que je ne connaissais pas et qui me rejetait…