Feller a écrit:
Au delà des mers, je m'imagine un mur de brume, dont « personne n'est revenu », et qui... limiterait l'Oeuvre des Muses.
Je vois les choses de la même façon et je fais souvent de cette question ( = qu'il y a t'il au-delà de l'Horizon ? Pourquoi l'Harmonde n'est-il qu'un continent enchassé dans des limites ?) un mystère majeur aux yeux de mes joueurs.
A ce titre, c'est justement ça qui justifie cette hypothèse d'autres continents ayant existés autrefois ou
autrepars.
JOUEURS : ATTENTION FUYEZ CE TOPIC !!! (j'aurai dus mettre Eg only sur le sujet...)
Pour être clair :
prise au pied de la lettre, la théorie de Christobald sur l'Harmonde (= livre avec l'histoire de la reliure etc...cf. Dramatis Personnae) est assez décevante. Par contre, interprétée comme une légende parabolique, elle prend tout son sens. L'Eclipse, n'est ni plus ni moins l'instant où le Masque isola l'Harmonde dans des espaces confinés. Ce principe reste cohérent par rapport à son idéale dramaturgique, qui le pousse à situer ses Drames dans un espace unique (cf. règle de l'unité de lieu du théâtre classique). L'idée que l'Harmonde fut un "parchemin" en perpétuelle évolution, s'agrandissant au gré des inspirations des artistes du Décorum pratiquant l'art du tableau-monde, tiens la route également et explique alors pourquoi depuis l'Eclipse (c.a.d. depuis que le Masque isola l'Harmonde) il ne puisse plus être possible de les faire (les tableaux-mondes) (vous me suivez ?). Et surtout, il offre une vision authentique pour le point de vue artistique des Muses, opposé à celui du Masque.
Pour l'un : l'œuvre d'art ultime est celle qui change.
Pour les quatre autres : l'œuvre d'art ultime est celui qui ne cesse d'évoluer.
Changer/ évoluer, voilà bien deux notions qui résument deux philosophies antithétiques et complémentaires à la fois, qui donnent un véritable poid aux visions (sommes toutes artistiques) des deux camps qui s'opposent : le Masque et les Muses.
De ce fait, il est alors logique d'imaginer un Harmonde qui fut composé
d'autre chose que d'un unique continent et d'une douzaine de royaumes... 3000 ans de Flamboyance ont bien dû permettre de "peindre" autre chose que ce qu'il reste aux âges des Crépusculaires.
De plus, dans la logique d'un monde Crépusculaire, il semble pertinant que le monde fut AUTRE CHOSE que ce qu'il est devenus de nos jours... Sans compter la guerre des Décans et des Eternels. Quant on sait que la première à AU MOINS fait sombrer la forêt d'Ebène sous les flots, on imagine facilement la seconde (qui voyait les Eternel en personne y prendre pars, des dragons, des Obsidiens se battre) être encore plus destructrice. Si les décans furent capables de faire disparaître un
morceau de continent, pourquoi les Eternels n'auraient-ils pas fait disparaitre des continents
entiers ?
Dernier argument, s'il n'y avait pas d'autre "morceaux d'Harmonde" à l'origine, qu'il y aurait-il alors sur les autres "pages" de l'Harmonde ? Même si le propos d'Agone n'est pas forcément de traiter de ces continents disparus, aucun outil n'est meilleur pour faire sentir au joueur qu'il existe quelque chose "au-delà"... et que l'Harmonde participe d'un système que même son statut d'Inspiré ne lui permet pas d'appréhender (en somme l'art de conserver le mystère... et de galvaniser l'imagination). Cela renforce la richesse de l'univers, sa profondeur, et colle avec l'idée poétique qu'avance le jeu : l'Harmonde n'est pas une planète, mais une
œuvre en pleine décadence. Le propos Crépusculaire ne s'en trouve que plus renforcé.
Tout ça pour dire, que selon moi, l'Harmonde des origines et "pré-Eclipse", ne pouvait être que BIEN DIFFERENT de celui auquel on à accès en 1450.
Au plaisir, les gens.