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La tour d'Ombre éclat II


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 Sujet du message: La tour d'Ombre éclat II
MessagePublié: 24 Avr 2008, 11:55 
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Safran
Safran
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Inscription: 17 Sep 2007, 06:50
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Localisation: Entre Vercors et Brocéliande
De la nature de l'ombre ...

Entrant dans Ma Tour, la joie fut plus prompte que la tristesse d'une solitude à peine esquissée, plus forte que la peur qu'il m'inspirait.
L'odeur d'abord agréable du vestibule chargé de trop de décorations étranges, me parut rapidement irrespirable, trop emprise de relents suffoquant à la saveur opiacée. La lueur généreuse dispensée par les torches, fichées de loin en loin dans la vaste pièce ronde m'éclaira
le visage du Mage. Il était sec, grand, ses yeux de braise fixaient mon regard, il me scrutait, sans gêne, ostensiblement, comme s'il me jaugeait. Mes danseurs alertés se serrèrent tout contre ma peau. Leur contact me donna la chair de poule. Ou bien était ce cette introspection appuyée, qui sondait mon âme au plus profond de moi ?
Qui sait !
Il avait les sourcils broussailleux. Un grand nez fourchu retombait sur ses lèvres fines, cruelles me sembla t` il, ourlées par une fine moustache d'un blanc irisé de gris. Son faciès semblait grotesque, et pourtant, quelque chose de plus profond, obligeait le spectateur attentif à aller au delà du paraître de cet homme. On se disait alors, qu'il y avait autre chose que cette figure ridée, ces joues creusées, fatiguées, cette barbe allongée, qui tombait sur son torse maigre, décharné, sans doute, sous la longue robe noire, qui l'entourait d'un reflet incertain. Et cette gemme dans son bras, mutilant la chair, qui irradiait une lumière à elle. Et ces piètres sandales, emballant, maladroites, de grands pieds tordus aux ongles épais, durs et noirs.

Je me sens défaillir. J'ai peur, à nouveau. Le temps passe, il me regarde toujours. Qu'ai je donc de si intéressant ?

D'abord elle était loin, engourdie, éphémère.
D'ailleurs, je n'y ai pas prêté attention. Puis les notes se détachaient, doucement, se livrant, comme ces demoiselles, sages et belles, qui sortent du rang des danseurs, font une révérence et se présentent, mutines, à leurs cavaliers. Une à une elles frappaient mon esprit.
A chaque marche que je gravissais péniblement, un nouveau son s'immisçait au plus profond de moi.

Étrangeté sublime !

Lui m'observait toujours, me précédant dans la lente ascension, il tournait sa tête vers moi, captant le moindre signe. Nous montions depuis de longues heures, et toujours pas de traces de ce second étage. Ma tête me faisait souffrir, théâtre obscur, irraisonné, au sein duquel les Notes jouaient une pièce à laquelle j'étais étrangère … hermétique !

Bizarrement je n'étais toujours pas fatiguée, bien que la montée soit rude, et les marches hautes, nous montions, impassibles, le long du mur chamarré, d'où pendaient de larges toiles, de merveilleuses tapisseries, qui mettaient en exergue, les talents des ciseleurs. Des scènes superbes … la construction des Tours, peut être.

Soudain le rythme ralentit, les notes disparates s'ordonnent et se rangent sur une portée illusoire. Je tiens une sorte de clé, elle est belle en soi, utile sûrement. Je la pose, la triture, la teste, l'observe. Sagement les notes attendent comme en suspend… muettes soudain.

Je trouve à la poser. D'abord fluettes, puis allant crescendo, les notes s'accordent, se meuvent dans un allant troublant. Du plus loin de mon âme, la magie opère son destin, si soudé au mien. Alors à mes oreilles, parvient une mélopée fabuleuse, toute composée des plus exquises nuances.

Il sourit.

Lentement je prends conscience de cette douce Alchimie qui s'opère.
Gnose incertaine, dogme subtil. L'escalier de « Ma Tour » vient de m'initier. Je ne sais pas encore à quoi, mais déjà je sonde les nouveaux Accords.

Le palier, enfin ce second étage, tant convoité.

Une pièce, ronde, étroite, enivrante. Une lumière tamisée, forte et douce tout à la fois, cryptée par les mille morceaux de verre épais, qui la dissèquent, la distillent, la séparent, la réorganisent à travers l'opacité des trois fenêtres. Un lutrin, une large chandelle, ronde, à l'unisson. Une pénombre dans les rares jeux de lueurs. Un échafaudage posé sur le parquet soigné. En son centre une pierre, une roche, large, haute, granitique, rectiligne, vierge, profane, aussi choquante que les dalles blanches du hall des Siamoises.

Belle, caricaturale, harmonieuse, rectiligne, mais dénuée de tous sentiments.

Il m'invite à m'asseoir sur le tabouret. Je caresse, intuitive, la roche lisse et grise. Il apporte d'autres chandelles. La lumière crue, heurte la surface que je pensais dénuée d'aspérités. Mais soudain elles se révèlent. Elles griffent la pierre de mille balafres, piègent les ombres, tassent la lumière, la filtrent, la répandent suivant les contours subtils des diaclases mises à jour. Le granit s'anime soudain !

Il vit d'une autre vie.

Plus belle, plus simple, plus étonnante. La lumière résonne sur les corps charpentés des rigoles qui se poursuivent, se croisent et se rejoignent. Les veines saillent, pures, éphémères, liées aux caprices des flammes. Les ombres poursuivent leur destin funeste, happant les nuances dès que l'occasion se présente.

Combat inlassable, antinomie divine, secret initiatique d'un
Monde qui se découvre et qui déjà me fascine. …


Alors, fébrile, je livre mes sens à ces notes éclatantes, assagies, qui guident mes coups. Je saisis le maillet, place le burin, et je cogne, inlassable, je rogne, je frise et je refrise, je creuse, évide, boursoufle, aplanis, ce matériau trop triste dans sa propre Nature. Lentement mes traits se font précis, le contour se forme, né de mon imagination. Je m'abandonne à la création, je m'initie, je perpétue le rite des bâtisseurs, des Frères de la Cyse. L'œil se dévoile, s'échappant, d'un coup précis de ma lame, à son linceul de pierre. D'un rocher de pure matière, je crée une
Œuvre, que je veux magique et merveilleuse. Je livre à la censure la représentation harmonieuse de l'Alchimique mélodie qui dicte mon âme, je ne sais si d'autres apprécieront, je ne m'en soucie pas, je suis mon instinct, je crée, simplement, sans autre but que celui de livrer une merveille … transformer cet amas siliceux en autre chose, plus subtil, plus organisé, plus attirant.
Je modèle, je burine, je saisis, sous le regard scrutateur du Mage.

Je termine enfin ! Le silence se fait.


Je pose mes outils, je ne sens plus mes mains. Voilà des jours que je creuse d'infimes galeries dans les pores de la pierre. Je me lève, flageolante, je descends l'échelle de l'échafaudage. Je me retourne, lisant la sentence de mon Maître, impassible et résigné. Il me juge, en bien en mal, je n'arrive pas à le savoir. Je me prépare, je tourne la tête…..

Elle est là ! Je la trouve unique, belle à couper le souffle.
Je ne me lasse pas d'essayer de percer son regard d'albâtre.
Ses cheveux longs, dansent et caracolent avec légèreté sur ses épaules dénudées et frêles. Elle semble sourire, mais reste assez effacée pour laisser à chacun le plaisir de donner un sens à sa moue subtile. Je suis saisie. Jamais je ne me serais cru capable de créer ainsi. Je suis les courbes gracieuses de son corps audacieux, m'arrête un instant, trop peut être, sur le galbe de sa poitrine. Descends mon regard sur son sexe. Par la grâce de la cyse, par le doux équilibre de ces notes exquises, je l'ai voulu ainsi, capable d'enfanter à son tour, Mère infinie, tendresse toute de beauté mêlée. Elle est belle, idéale, sublime. Ses longues jambes se drapent dans les volutes de sa chevelure qui tombent sur une colonne brisée. Elle piétine quelque chose, un grand palais peut être, les contours fugaces, à peine esquissés, ses balustres, un miroir brisé, une large branche à terre, précise dans sa sculpture jusqu'à ses feuilles. Un dais crevé, et ses marquises disjointes … mais c'est « Ma Tour » qu'elle foule de ses pieds dénudés ! Marchant sur l'édifice, dont le corps enterré se cache … éthéré.

Le Mage rit, cavalcade de sons brutaux, cacophonie burlesque, me tirant de ma méditation.

- Belle Œuvre, mon enfant. Les talents de la Cyse, l'Art de la métaphore, les nuances de l'Éclat. Je ne suis pas étonné qu' Ombre Éclat t'ai ainsi envoûtée. As tu compris ce que tu as fait là ?

Je le regarde incrédule. Personne ne peut se vanter de le savoir, même pas moi. J'ai suivi mes inspirations, j'ai décortiqué les notes, j'ai creusé la matière sans partie pris. Maintenant je regarde mon Œuvre, je la découvre, elle me renvoie le reflet des mille espaces patiemment travaillés, qui, mis ensemble, bout à bout, créent la statue dans son ensemble.

Canevas de peines, écheveau de scènes, de notes, de sensations, autant de labeurs, minuscules, qui ont formés l'œuvre finale.

Qui est il pour me juger, pour la jauger ?

Il poursuit sentencieusement :

D'un brut tu as fait une forme. Elle est là, gisante, sans vie. Tu as crée le subterfuge. Le regard se laisse prendre à la beauté de l'ensemble, mais il lui manque le principal : l'Âme. Tu n'as fait qu'une statue idéale, sans aucune âme à partager. Il te manque l'Inspiration Myriell, ce petit plus, savamment distillé qui transcende ta caresse, qui souligne ton ébauche qui donne vie à ton Œuvre. Chacun, observant cette sculpture y trouvera son aise. Lui sa mère, l'autre sa sœur, celui là son idylle. Quelques esprits sensés y trouveront même leurs muses ! La facture est talentueuse, mais commune. Tu n'as représenté qu'une femme, certes belle et douce, mais dépourvue de chaleur. Les nuances glissent sur la pierre, réveillant les ombres, mais le Masque n'apparaît que trop !
Affine ton geste, écoute pleinement tes notes, Accordes toi, livre toi à ton inspiration, transforme l'état brut en une osmose parfaite entre douceur et fermeté. Fais capituler l'artifice, démasque le commun, laisse enfin paraître l'âme de cette femme. Qui est elle ?
Donne lui un nom, façonne la plus en détail, réveille là, donne lui son identité.

- Donne lui la Vie, illumine son regard, tu en es capable, sinon la
Tour ne t'aurait pas choisie.

Je le regarde, incertaine. Qui dois je représenter, je n'en ai pas la moindre idée. Je ne connais personne, ma Mère enfouie en mon âme depuis si longtemps n'a plus les traits si subtils pour que je m'en souvienne et les immortalise. Mes amies sont loin, par delà les cercles d'Abymes. Qui donc ? Une Muse ? Je n'en connais pas. Une divine, elle n'existe pas ! Que veut il me dire, quel est son message ? J'essuie une larme, mon œuvre ne semble pas lui plaire, pourtant je la trouve si belle, moi, sa propre créatrice. Je remonte sur l’échafaudage et reprend mon travail, ne sachant pas comment faire. Je regarde ce visage, fin, triste, sublimé par la texture fine de la pierre. Que faut il que j'en fasse ? Je me concentre, les heures passent, une cloche égraine sa plainte lointaine. Il me regarde toujours, fixement.

Combien de temps que je travaille ici ? Des mois, des années peut être. Le temps s'est effacé dès que j'en ai franchi le seuil. Je me souviens vaguement de l'Éternel escalier, ces gravures, les bâtisseurs, ces innombrables Tours. J'ai envie de retrouver l'air, je veux revoir l'extérieur, que s'y passe t il ? Où est enterré mon Père ? Je n'avais plus pensé à lui, accaparé par mon travail. Et il n'est même pas satisfait, Magicien de malheur, d'ailleurs qui est il pour oser me juger ?
Je joue avec mes outils, machinalement. Comme toujours les danseurs m'accompagnent, cabriolant sur ces ustensiles, libres, enfin !
Depuis que je suis là, je ne leur ai rien demandé, d'ailleurs à quoi servent ils tous les deux ? Je les observe, soudain attentive. La musique, qui m'avait quittée dès ma création achevée, revient soudain au plus profond de moi. Tiens ils s'arrêtent de jouer. Ils écoutent.
Entendraient ils eux aussi cette douce symphonie ? Je ne les quitte plus des yeux. Ils se regardent, s'enlacent, se serrent l'un contre l'autre et se mettent à virevolter. D'abord doucement, puis de plus en plus vite, au diapason de la musique, qui court, qui chante, qui s'épanouit. Leurs têtes s'accordent, et, naturellement je les vois s'embrasser. Unis au plus profond d'eux même par cet Accord merveilleusement simple. Je sens que je fonds moi aussi, je me prends dans ce tourbillon mélodieux, je me sens si bien, brusquement, je ne suis plus la même, je ne regarde plus rien, je n'existe que pour elle, Ma Statue, Ma Création, Mon Œuvre. Alors j'entame doucement la joue arrondie d'Elle. Je sculpte doucement une cavité, oblongue, se finissant en ogive. Je ne guide pas mes mains, elles courent à l'unisson de ces notes rapides et joyeuses. Je ferme les yeux.

- Maintenant elle vit ! Bravo belle enfant !

Je regarde le Mage, qui sourit, qui pleure même, peut être. Je lève la tête, je la regarde, une longue larme courre sur sa joue. Le soleil dehors, brise l'ombre ambiante, dissipant celle ci en une multitude de glas noirs, qui se réfugient derrière les rares meubles de la pièce. Tiens, la pièce ! Comme elle a changé ! Elle vit, bariolée de nuances, ivre de couleurs. La sculpture danse elle aussi, animée par les éclats multiples des prismes. J'observe, interdite. Il me presse gentiment sa main sur mon épaule, glisse le long de mon bras pour me prendre la mienne.

- Viens, dit il, maintenant, initiée de la cyse, je crois que tu peux monter. Il me guide jusqu'à l'escalier, me lâche. Lui attend, en dessous. Je monte doucement les marches hautes, il n'y a plus de balustrades, au dessus du vide je me perds, je suis dans le mur peut être, je ne vois qu'un halo multicolore, je tourne toujours, grimpant, je me fonds dans les verres épais des vitraux, y recueillant les fragrances des nuances, je fais corps avec le corps de « Ma Tour », osmose parfaite et unique, fragile, inoubliable. Je surprends le parfait équilibre des pierres, je comprends l'Alchimie des bâtisseurs, je marche, aveuglée de connaissances nouvelles, jusqu'à la guérite à dextre, je surplombe, aérienne, les Siamoises, je comprends leur architecture, le génie des architectes me semble familier. Il fait beau, un soleil de plomb couvre le quartier des Mille Tours, Lorgol assoupi, dort sous les flèches sublimes. Les gens grouillent partout, c'est jour de marché. De là le théâtre quotidien de la ville devient faste. Tout en flamboyance délicate, il dompte les ondes chromatiques. C'est si beau. La pierre la plus infime recèle un trésor, une nuance idoine, qui se montre soudain. Je caresse la voûte siliceuse, fixant les aspérités les plus infimes dans mes portées profondes. Mon âme est un livre, grand ouvert sur le souffle de la création, sur les lois expertes de la physique des matériaux, sur l'assemblage exquis des chrominances, tout me parle, j'ai l'Art à fleur de peau.

Enfin je regarde cette pièce. Elle est simple, si simple et si belle.
Comme une voûte sous la voûte, la toiture Keshite enserre les murs.
J'ouvre une des deux fenêtres : je marche sur une plate forme parfaitement carrée, largement débordante. Une fine dentelle de pierre toute d'harmonie, crée un artifice architectural qui cache la terrasse. Là pas de soleil, pas de lumière, une ombre opaque et nonchalante, qui cerne l'évolution esthétique de la toiture.
Je me penche, ramassant quelques poussières, qui, détachées des ombres reprennent leurs couleurs de miel.

- Tu vois Myriell – Tiens il m'a rejoint - l'ombre est utile, elle permet de valoriser les couleurs, pareille à cette vilaine Tour, là bas, qui sublime volontiers le reste des édifices. Les mondes ne savent vivre sans leurs propres contraires, c'est là l'infime quête, c'est là ta destinée. Le laid n’est là que pour transcender le beau. Donc le laid n’est pas laid, puisqu’il est utile. Il en est ainsi de la nature des choses. Tout n’est que multiples facettes, à accorder à ton bon plaisir.

- L'ombre ne vit que par l'éclat et vice versa !

Nous redescendîmes, perplexes, vers la grande salle, en haut de « Ma Tour ». Une belle et large salle, magnifiquement éclairée par les deux fois neufs fenêtres. Elle était richement meublée, et n'avait jamais d'ombre, puisque le soleil en se couchant réveillait la lune qui éclairait à son tour, de l'autre côté, cette pièce ronde.
Au centre il y avait un coffre. Un coffre trop commun pour éveiller la moindre attention, un petit coffre en bois.

- Regarde Myriell, il y a là dedans le plus grand des secrets !

Je le dévisage, interdite.

- Vois tu cette pièce de lumière baignée, elle renferme le joyau des Mondes en son sein.

Il ouvre le coffre, il est parfaitement vide.

Comprenant ma déception, il sourit, et me dit :

- Ce coffre renferme l'ombre, mais celle ci n'existe que par la lumière. L'une et l'autre ne peuvent coexister, il en est ainsi pour ce coffre.
Fermé son cœur est plongé dans l'ombre, ouvert il est vide à l'œil convoiteur de l'Être. Pourtant à lui seul il régule les forces, les destinées, les futurs, chaque royaume a son zénith.
Ils s'affrontent immuablement, mais ils ne peuvent gagner. Pourtant en domptant les Ombres, tu sauras créer des œuvres fortes et subtiles, des chef d'ouvres. Mais n'oublie jamais le Masque, il peut éclipser chacune d'entre elle d'un simple claquement de doigt. Te voilà inspirée, ma fille, mets ton doigté au service de la flamboyance.

Partout où se trouve la flamme, l'espoir existe encore. Et l'espoir, Myriell, est la seule arme, avec l'Art, qui terrassera le Masque et sa perfidie. Te voilà dépositaire du Secret des secrets, fais en bon usage, et que tes sculptures s'élèvent toujours plus hautes, vers l'Harmonie !

Il me serra longuement contre son cœur. Sa robe était soyeuse.
Puis il m'abandonna. Libre !

Je redescendis, regardant une dernière fois ma sculpture, et dégringolai les marches.

Bizarrement le trajet fut très court.

En ouvrant la porte, me trouvant dans le patio, je trouvais mon
Père entrain de discuter avec le Censeur.

- Où étais tu ? me dit il sévèrement - voilà deux heures que l'on te cherche !

Il me prit la main, et me tira vers les Siamoises, pour atteindre la Place.

Le Censeur nous quitta dans le vestibule clair.

Résignée, je marche, suivant mon Père. Je me retourne un instant, inspirée. Le dais de « Ma Tour » émerge derrière les Siamoises, il semble rutilant.

Il fait toujours aussi froid.

Nous rentrons par les chemins pavés, cette fois, délaissant les canaux.

Mon sac est lourd, je l'entrouvre un instant, persuadée d'avoir rêvé.

Mais une chose est certaine, je n'avais ni maillet, ni burin avant de pénétrer dans ce quartier des Mille Tours.

Myriell [Souvenirs des Mille Tours]


Mille bises
Gaëlle

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Le rêve est la raison d'un seul
La réalité est la folie de tous


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