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L'Equerrine VI


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 Sujet du message: L'Equerrine VI
MessagePublié: 24 Avr 2008, 11:17 
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Safran
Safran
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Inscription: 17 Sep 2007, 06:50
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Localisation: Entre Vercors et Brocéliande
D’autant que je m’en souvienne, nous n’avons jamais changé de niveau durant ce long périple, ce qui, maintenant que j’y repense, me paraît absolument incroyable aux vues des dimensions extérieurs des bâtiments de l’Equerrine.

Mais ceci restera un mystère pour moi.

Dans un dernier virage, presque à angle droit, le couloir débouche enfin sur une salle absolument ronde, aux dimensions gigantesques. Le sol est constitué de pierres taillées et posées dans une rigueur extrême, sans extrapolation artistique, comme si elles ne répondaient qu’au besoin premier de stabiliser la glèbe. Au dessus de nous, le dôme est en verre translucide, il inonde la pièce d’une lumière franche sans artifices, sans filtres, sans couleurs. Les panneaux de verre sont tenus par des nilles épaisses, ou séparés par des résilles, des plombures plus fines et moins grossières. Les murs circulaires sont enduits d’une couche blanche, qui accentue encore l’effet saisissant de sas de lumière vive, qui règne dans cette pièce.
De cette nudité quasi absolue, résulte une sorte de paroxysme, une connivence exacerbée entre l’artiste (et la puissance de son ego, souvent incommensurable) et la sublime beauté du néant, du spontané irraisonné, du strict agencement de la nature. Cette confrontation lui rappelle alors l’humilité dans laquelle il est obligé de se murer, afin de ne pas transcender la magie secrète et intrinsèque de son oeuvre, qui n’existe que par elle même au delà des gestes sûrs et précis de son créateur, magier.
Ainsi l’artisan de la Cyse met son talent et ses gestes au service de son inspiration, faisant abstraction de ses propres sentiments, de ses filtres, afin d’offrir aux regards des autres la quintessence de l’Art, sans y interférer, en s’effaçant de l’oeuvre.
Cette abnégation volontaire et consciente, est la clé de voûte de son apprentissage, c’est ainsi qu’il entrera au service de Cysèle, afin de transmettre à tout l’Harmonde, le message de sa Muse.

C’est la seule finalité de l’enseignement de l’Equerrine, bien au delà du maniement des outils, et de la connaissance des architectures. Allégorie d’un Art, sublimée par l’inspiration neutre de l’artiste qui la compose, qui ne doit mettre son immense talent qu'au seul service de sa Dame. Il devient le témoin et oublie l'artifice.

Je regarde Arciferia, elle sourit, elle sait que j’ai franchi l’ultime porte, elle mesure sans doute le chemin qu’il me reste à parcourir, tout en m’y encourageant silencieusement. Sa sollicitude me touche, les révélations initiatiques qui m’ont été offertes aujourd’hui m’ont transcendé
Je sais déjà qu’il va me falloir quitter ce havre de connaissances, pour parfaire mon éducation, je lui souris, elle se penche sur moi, et dépose un baiser sur mon vieux front ridé.

Cher Arminin, il est temps que je t’accompagne, je te remercie au nom de l’Equerrine d’avoir sû ouvrir ton âme à l’appel de Cysèle. Elle te guidera maintenant, bien au delà des Mondes. Ton destin s’est subrepticement lié au sien, tu n’en es plus le seul guide, mais ta foi est inébranlable. Peut être que tu découvriras, au détour de ton itinéraire l’objet suprême de ta quête, mais la route est encore longue, toute parsemée d’embûches. Tu es cependant très fort, Arminin, et tu viens de le prouver. Tu as une bonne clé, à toi de trouver le moyen opportun de bien t’en servir....

Que les Muses veillent sur toi, Arciferia, jamais encore je ne me suis senti si près de mon but. Merci pour tous tes conseils, je me sens plus fort, prêt à supporter encore les chemins de mon errance, loin de ma chênaie.

[Arciferia ouvre la porte de la salle ronde, et nous nous retrouvons dans la cour triangulaire de l’Equerrine. Derrière moi, alors que la porte se referme, il y a le mur parfaitement droit de la dernière pyramide, son architecture rigide et ordonnancée n’offre aucune courbe à mon regard. Et pourtant la salle était ronde .... ]

Nous traversons la cour.

Viens maintenant, Arminin, ...
[elle ouvre la porte de la seconde pyramide, nous rentrons une nouvelle fois dans la salle de la Flamboyance, aux sculptures innombrables, qui semblent tisser une profusion de sentes, dont quelques une doivent sans doute rejoindre le Centresprit, sous la voûte, qui baigne l’ensemble des mille atours de Nuence]
... choisis ton chemin !
[les larmes dans ses yeux me font mal, elle est si attachante, si prévenante, et m’a tant appris, sous ses airs humbles et enfantins]
... Ne manque pas de courage, et que tes pas te mènent vers la lumière qui nous manque si cruellement !

Prends grand soin de toi, Arciferia, ainsi que d’Armione et de Maître Scabiosus, adésias mon amie !

[ n’écoutant que mon courage, je saisis la grande liane, et me hisse facilement sur les feuilles de granite. Je n’ai gravi que quelques mètres, et Arciferia me semble déjà si loin, en bas de la pièce. Les volutes de pierre sont larges et je m’y tiens facilement.

Autour de moi tout n’est que bruissements, chuchotements, applaudissements même parfois. Une vie riche règne dans ces feuillages, j’y vois des fées, des lutins, quelques Farfadets, des ondines délicieuses. Tous les représentants des Saisonins semblent s’être donné rendez-vous, jouant avec insouciance dans cette canopée luxuriante, toute baignée de lumières et de reflets multicolores.
Je n’arrive plus à discerner le sol de la pyramide, elle n’existe plus, je me sens absorbé par le tableau monde. Au milieu de la forêt, un espace plus large semble accueillir une borne sombre en forme d’obélisque. De cette clairière partent une multitude de sentiers, qui se perdent dans les bois.

En m’approchant de l’obélisque entièrement noire, et sans aucune inscription, j’observe une sorte de coupelle posée vers sa base, dissimulée dans les herbes hautes. Je m’en approche avec précaution. Il y a un anneau d’or posé sur l’assiette. Je le prends, il émane de cet objet une sorte d’aura froide, presque glacée, pourtant il ne me semble pas dangereux. Je le mets dans mon sac, et j’avance tout droit.

Les oiseaux piaillent à tue tête, je suis heureux de retrouver des bois aussi fournis.
Je suis la sente et m’engouffre entre une rangée d’arbres séculaires. Le chemin descend rapidement, et j’aperçois à travers les arbres les murs noircis d’une forteresse visiblement à l’abandon. Je m’en approche tout doucement, jusqu’à la lisière de la forêt. Il y a une large clairière, presque aussi grande qu’une plaine. En son centre un vieux bastion aux multiples cheminées. Il n’y a plus un bruit.

Entre Arminin ! ... bienvenue à Crânaterre jeune imprudent, je suis Rescal, gardien des mythes et des légendes de Farmence, et bizarrement je t’attendais. ....

[Mais ceci est une autre histoire ...]

[A SUIVRE ...]

Mille bises
Gaëlle

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