slagg

Salut à tous,

Petite proposition: un univers personnel mature lentement en moi au fil des années (comme au sein de chacun d'entre-nous). Bien que très imparfait, j'aurais aimé le partager avec vous.

Alors voila, peut-être n'est-ce pas la rubrique adéquate. Le principe cependant est le suivant: j'expose les grandes lignes, je décris ce qui n'est encore qu'esquisses, brouillons, incertitudes, doutes,...et vous me donnez votre avis, ou vos conseils. Mais ne vous étonnez pas alors si je m'en inspire!

En vérité, pour être franc, à dire vrai,...je suis confronté à d'insurmontables problèmes. Peut-être certains pourront-ils m'éclairer?

L'univers en question s'appelle Lunae, le monde des lunes. Il gravite entre médiéval-fantastique (existence de la magie, technologie rudimentaire) et, dans un sens, la science-fiction (en ce qui concerne les corps célestes qui le peuplent), le tout couplé avec une société de privation post-apocalytique (finis les champs de blé, place aux champignons, aux vers et racines). Là, je n'ai encore rien dis, c'est certain. Alors qu'en pensez-vous, sur le principe?

Oh hé, y a quelqu'un dans la salle?

Ah non...ils sont déjà tous partis...

Faut voir ... comme pour tout "mélange" il y a le risque que le résultat final soit indigeste, mais le peu qui a été dit semble assez évocatif.

Continue ;op

La suite la suite la suite!!!

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T'as peur dans le noir??

Mon petit doigt me dit que l'univers d'Harold vaut franchement le détour.
A suivre.

Et l’archonte dit:

« Eranas tag’im eda, irk’n ere »

Le disciple: m’avez vous parlé, maître,?

L’archonte: je disais que jamais tu ne comprendras mes songes.
Tout au contraire de moi.

Le disciple: j’essaierai, maître, j’essaierai.

Attractions spiritiques, Chapitre MXIV, verset 57

«17, 18, 19, 20 degrés, tu la vois, l’ombre qui avance sur la mer. Elle indique notre vitesse. Avec un soleil à 15 degrés Est par rapport à Saturnis, nous filons 68 nœuds à la seconde. Montre tes calcules» demande le moine cacochyme au jeune disciple.

En dessous d’eux, à perte d’horizon s’étend l’océan bardé d’éclats. La couronne de roche poursuit sa course imperturbable suspendue au dessus des flots. «Tu as tout faux», le religieux analyse la démonstration, à la recherche de la faille originelle, l’erreur qui avait fait dévier la démonstration de quelques degrés. «Et Erda, l’as tu intégré dans l’équation ?

Il fixa des yeux la lune qui apparaissait brusquement surgie de nulle part, rayonnante et puissante dans le ciel. Elle grossissait à toutes allures. Le moine transi de froid baissa les yeux. « Mes excuses maîtres », répondit-il sous sa bure soulevée par les rafales de vents.

«Tu le constate, ce que tu vois est bien davantage que ce qui te semble. La force des esprits nous guide, elle n’en obéit pas moins à des lois d’airain» dit-il. « Tu ne les maîtrise pas encore. Retournes à tes tâches maintenant». D’un bond, le disciple se releva et se rendit au purgatoire, comme ses jeunes camarades moines l’appelaient. Une pièce nauséabonde dans les entrailles de la falaise. Ce cloaque empli de déjections, sans cesse retournées, servait à adoucir le cuire pour en faire le parchemin nécessaire aux scribes. Le rang de lettré était l’honneur auquel il aspirait. Au moins au purgatoire, faisait-il chaud, quoique certains disent.

«Alors Erwan, comment c’était avec le vieux ? Tu nous es bien vite de retour», lui dit Phila, un condisciple âgé qui pataugeait dans la fange comme lui, à remuer le limon. «Ca c’est passé, comme toujours», lui répondit-il. La discipline était de fer au sanctuaire.

Ces camarades et lui se doutaient que l’admission comme lettré au scriptorium était une tâche ardue sinon inatteignable. Erwan se rappelait les paroles prononcées sous la voûte dorée, à son entrée au monastère quelques mois plus tôt. Les pères avaient insisté sur la «dimension spirituelle» liée aux tâches pratiques. Il n’avait bien vite échappé à personne qu’on aurait toujours besoin de la force de leurs bras. Entre les travaux éreintants, l’enseignement dispensé par les pères représentait une porte ouverte sur le monde. Demain, à l’aube, le cours de cosmologie originelle allait enfin débuter. Un moment que les disciples attendaient depuis longtemps. Pour l’instant, ses condisciples et lui s’apprêtaient à rentrer dans leur cellule pour se changer. Les oraisons du soir débuteraient peu avant le repas en commun partagé par les frères de son rang.


PHYsique

«Nous voilà dans le vif du sujet, jeunes disciples. Nous avons mis à profit ces derniers mois pour vous observer et juger de votre obstination. Les dilettantes, les âmes désinvoltes ou inconstantes s’en sont retournés auprès des leurs. Le temps aura parachevé notre cycle d’admission mieux que ne l’auraient jamais faites nos perceptions. Sachez-le, votre pratique des tâches manuelles et des quelques rudiments de mathématiques enseignés ont d’ores et déjà décidé de votre avenir. Notre décision vous sera révélé d’ici quelques jours. Vous accédez maintenant à l’étape suivante de votre formation qui vous permettra de passer du « comment » au « pourquoi » des choses, l’objectif en sois de Cosmologie originelle.

Lunae, notre monde, est instable, précaire, fluctuant comme le vent. Voyez les cortège de roches qui s’élève en ce moment au dessus de nous et de celui sur lequel nous sommes assis en ce moment même. Tous deux poursuivent leur pèlerinage éternel au dessus de l’océan, tout comme nous le suivons le nôtre. Leurs axes changeants demeurent impénétrables. La course de ces astres étranges à travers les cieux a certes intrigué certains égarés de la foi. Mal leur en a pris, ils se sont perdus dans une tâche improductive au détriment de leur communauté. Expliquer une réalité aussi éphémère ne revient-il pas, chers élèves, à vouloir prédire l’impossible, l’impensable, le bruissement du vent dans les feuilles, la beauté des formes nuageuses ? Les esprits ne nous ont-ils pas apprit à révéré le mystère? Sans nulles doutes, il est folle hérésie de désirer percer le sens des lignes invisibles qui parcourent notre ciel. La méconnaissance de cet vérité de pierre en a perdu plus d’un. Et je vous mets en garde. L’apprentissage des mathématiques primaires et des cycles courts n’ouvrira jamais les portes des méta-cycles pluriannuels. Les lignes transitoires des couronnes supérieures suivent leur propre cheminement animés de l’essence impénétrable des immortels. Toutes sont du ressort du destin. Ses portes sont scellés des sceaux de cire des esprits, ceux qui nous gardent pour toujours en leur sein.