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Mots d'elles ...
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Auteur:  Gaëlle [ 12 Nov 2009, 01:21 ]
Sujet du message:  Mots d'elles ...

J’ai fermé les yeux.
Juste un instant, comme une longue descente vers un ailleurs extatique. Juste l’envie de trouver ton regard, juste l’envie de me noyer dans tes prunelles, comme il y a si longtemps.
Combien de chemins se perdent vers cet étrange jardin qui nous habite, et qui abrite, parcimonieusement, tous les instants de notre vie … de ceux qui sont devenus des souvenirs ?
Des repères, des ancrages, dans les limbes de nos oublis déliquescents qui découpent nos jours passés en milliers d’instants magiques.
Tous ces morceaux de vie, ces instants de rire, ces moments précieux, calices éphémères, ultimes témoins de nos abandons maladroits. Ces yeux, ces regards, ces sourires, qui font tant partis de nous. Souvenirs émus, mélopée ensorcelante où j’aime à me perdre, jusqu’à perdre pied. Immobiles épitaphes, qui se dressent sur le sol gelé de nos linceuls tout emplis de remords, morte glycine séchée aux mille grappes de regrets, et ce temps assassin qui passe et malmène nos errances incertaines, rythmées par nos seuls battements de cœur.
Larmes amères qui griffent nos images déformées, comme ces morceaux sépias, jaunis, vieilles photos anciennes, où l’on rit de ne pas se reconnaitre. Combien d’amour semé aux vents capricieux de ces jours qui fuient, déjà si loin derrière nous, bourrasques malhabiles qui essaiment les murmures de nos serments échangés ?
Visages familiers, doux regards énamourés, comme des bulles de joie qui jaillissent dans le ciel de nos peines. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, comme ces pièces disparates, du grand puzzle de notre vie, qui luttent, inlassables, pour rester encore un peu là, avant de disparaitre dans les affres de nos oublis funestes.
Inlassablement je retourne vers ces terres mortifères, essayant vainement de gravir ces sommets escarpés, qui se dressent, orgueilleux et bien trop fiers, comme des herses aiguisées, masquant à jamais les plus belles étapes de mon itinéraire, donjon perdu dans les brumes insondables des contreforts étroits de ma mémoire qui défaille.
Vos corps se nouent dans un ballet de larmes, visages magnifiés, qui dansent dans les flammes de mes derniers espoirs, alors que je me noie dans vos lèvres humides, au milieu de vos rires qui mènent la sarabande et tandis que je pleure doucement, incapable de retrouver le confort douillet de nos dernières noces.
Tout s’estompe doucement, qu’il est long ce chemin qui mène aux souvenirs, que vous êtes belles femmes que j’aime et qui m’aiment, peut être encore un tout petit peu, et vous, hommes d'une nuit, d'une heure, d'une vie, stupre sulfureux aux regards de velours, voluptueux mélanges de fragrances et de rires, sublime absinthe aux reflets d’ophite qui guide mes addictions, dans les labyrinthiques méandres de mes ultimes perditions.
J’ouvre les yeux sur cet étrange vide, passerelle de cristal, ambre liquide aux parfums entêtants, terre brûlée toute baignée de mes larmes, alors que se referme déjà le brûlant souvenir de ces si doux instants de partage, de fusion et d’amour …

Mille bises
Gaëlle

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