Quelques heures de tranquillité plongée dans un livre palpitant ? L'option était, certes, plus que désirable. Mais c'était compter sans Savine de Cyrène, Abymoise de son état, insatiable bavarde qui, pour l'heure, était occupée à se frayer un chemin scabreux dans les couloirs de la bâtisse du Souffre Jour, écrasant au passage quelques pieds. Quelle idée, aussi, d'avoir de si grands pieds ! Tirant son gros sac *rempli de poèmes
quoi d'autre ? * derrière elle - mais enfin, c'était insensé, Rémige de Ladeley devrait s'occuper des bagages, quel manque d'organisation, vraiment ! -
Savine avançait tant bien que mal, vitupérant avec véhémence contre les imbéciles qui squattaient les couloirs alors qu'il existait des salles aux banquettes confortables. Après moultes tentatives de trouver un endroit silencieux, elle se posa dans un recoin d'une pièce sombre à souhait, avec juste pour lumière, une petite fenêtre bien loin de la porte d'entrée où on pouvait entendre le brouahaha des gens se présenter.
Elle prit un ouvrage qu'elle avait mis dans un petit sac de voyage
en cuir rose et l'ouvrit, faisant mine de ne plus prêter attention aux bruits infernaux. A peine avait-elle commencé à se plonger dans le livre
Être Abymois(e)s pour les nuls que beaucoup de monde commença à s'engouffrer dans la pièce.
Pour un peu, Savine en aurait soupiré de soulagement. Mais elle était bien trop vaniteuse pour laisser entendre que l'arrivée de ces Maîtres-Abymois tombaient à pic.
Au contraire, elle s'appliqua à lancer un coup d'œil passablement agacé par dessus son livre, l'air de dire
"Qui ose troubler ma lecture ? Tremble carcasse, car mon ire va te renverser !" avant de saluer d'un signe de tête d'un air indifférent. Lorsqu'elle croisa le regard du Roi de l'Echiquier, elle manqua même de lâcher un goguenard :
" je comprends ta douleur, mon frère, viens, partageons le calumet de la paix ", mais là encore, elle estima plus prudente de s’en abstenir... Dommage
ou pas ! D'ailleurs, il aurait probablement réponu quelque chose comme :
" Vous déraillez, Savine de Cyrène, vous êtes le pire ver de terre qu’il m’ait été donné de croiser ". Enfin, quelque chose de bas. A l’image de tout ce qu'il était. (:-p)
Le temps passait et ces êtres pourvus de grâce l'avaient totalement oublié. L'Eminente, l'Extraordinaire, l'Enthousiaste Savine (qui a dit l'Enquiquinante) avait espéré une parole bien veillante de Palaccio ou, au moins, un signe de vie, elle se heurta à un mur de silence. Pire, Palaccio semblait totalement monolithique. Hé bien ! Heureusement qu'elle n'avait pas été plus intime avec lui
imaginer les lors d'une valse, parce que danser avec un manche à balai coincé dans le derrière, ce n'était pas très classe ! sinon elle l'aurait presque boudé !
En ce temps là, Caton disait à ses disciples :
" Si tu peux mépriser le bête moustique qui vrombit autour de toi, alors tu seras un sage, mon fils (mais que ça ne t'empêche pas de l'exploser contre le mur le plus proche non plus, hein ! La sagesse, c'est bien, sans piqûre, c'est mieux !) ". Ou peu s'en faut (oui, les textes anciens, faut les traduire, tout ça, tout ça, c'est long et fastidieux, alors de temps en temps, on invente...).
Quelques centaines d'années plus tard, au fin fond d'Abyme (rien à voir avec les joies de la Marche Modéhenne), Savine de Cyrène, disciple inconsciente (dans tous les sens du terme) de Caton, dut faire appel à tout son sang froid pour ne pas transformer Paraphronas en - tadam - tache sanguinolente sur le mur. Mais il fallait s'y résoudre, prendre Clothaire comme garde du corps lorsqu'il était encore capitaine de la garde abymoise était une bonne chose mais à présent, qui allait la protéger ? Elle se détourna donc, car après tout, ce n'était pas maintenant qu'elle allait perdre sa dignité et tenta une approche discrète après avoir ranger son livre. Fallait-il donc imaginer l'Harmonde où il n'y aurait qu'humain ? Cela pouvait être marrant après tout.
- Bonsoir à tous. dit-elle d'une voix réservée.
Bien que je sois l'amie de Palaccio, heu... Bruno, je n'ai que pour expérience une première approche d'Agone un mois avant les Chimériades et les Chimériades elles-mêmes. Tout ça pour vous dire que je ne connais pas encore l'Harmonde comme vous, chers amis., finit-elle avec un léger sourire embarrassé.
(Ma petite table à Toulouse est ouverte à toutes et tous cependant... surtout que notre Eminence Grise est mer-veil-leux (qui a dit que j'avais des yeux en forme de cœur) *Pas taper Bruno :-p*
Par contre je tenais à rassurer Leviathan, je suis une messine de pur souche mais je me suis expatriée dans le sud pour des raisons purement professionnels (:-p comment ça c'est pas crédible ? Je vous assure que si !). Enfin voilà, je ne pense pas avoir oublié quelque chose. (Si oui, pas la peine de le dire, hum... à moins que vous souhaitez connaître les profonds Abysses... heu les profonds de l'Enfer ! :-p) conclua-t-elle avec un regard provocateur.
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Quoi qu'il en soit, je souhaite remercier encore toutes les personnes lors des Chimériades 2009 pour leur gentillesse, sympathie, leur magnifique performance au grandeur nature d'Agone et les autres :-", etc. :-p et à Fayn pour son Hommage au Mage que j'ai vraiment adoré !!

Merci de m'avoir permis de me plonger dans ce fabuleux monde, heu Harmonde qu'est Agone
