Cycle Abyme
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Cycle Abyme
Personnages
Une version à l autre
 

 

Personnages :

Maspalio

Ce farfadet est, pour un héros de roman de fantasy, un personnage bien atypique. Vieux, faible, peu courageux, il noie ses problèmes dans l'alcool. Ses traits de caractère les plus marquants sont sans doute sa ténacité et son entêtement, deux qualités (ou défauts ?) qui lui permettront de poursuivre son enquête, là où tous auraient abandonnés. Car Maspalio ne manque pas d'audace, ou d'inconscience. Pour s'en convaincre, il suffit d'imaginer qu'il tente de faire chanter les enfers !

Au travers de ce roman, Maspalio nous découvre une personnalité attachante, riche et complexe, pleine de contradictions et de nuances. Un personnage à découvrir au fil des pages d'Abyme…

Abyme

Abyme est une cité tentaculaire qui réunit les ambassades du monde entier, cité indépendante, cosmopolite, dans laquelle il n'est pas plus étonnant de rencontrer, au détour d'une rue, un démon qu'un simple marchand. Mathieu Gaborit met son imagination débordante au service d'une ville inoubliable, fourmillant de mille détails insolites, une cité dont on peut au fil des pages palper l'âme et la sensibilité. Une ville qui devient donc bien plus qu'un simple décor, sa richesse l'élevant au rang de personnage, à l'égal (sinon plus) de Maspalio.


Ce que j'en pense...

Avec Abyme, Mathieu Gaborit a signé son deuxième roman dans l'univers des Crépusculaires, et son deuxième roman tout court. Une œuvre peut-être plus mûre, plus aboutie que les Chroniques des Crépusculaires. Le roman est comme la ville : un joyau dans l'univers des Crépusculaires.

Débutant comme une simple enquête policière dans un univers aux règles étonnantes mais très cohérentes, l'intrigue gagne rapidement en ampleur et en complexité, alors que les personnages secondaires, toujours richement détaillés, se succèdent autour de Maspalio le farfadet.
Le mode narratif lui-même permet de parfaitement " ressentir " les personnages d'Abyme : l'histoire est racontée par les personnages, Maspalio surtout, mais aussi l'Artificier, cet étrange bourreau des conjurateurs qui poursuit Maspalio, ou encore Madoquiel, l'enquêteur du Palais d'Acier qui a juré sa perte, ou bien le mystérieux assassin qui fait endosser ses propres crimes au farfadet. A chacun sa personnalité, sa façon de raconter… Ce choix narratif rend le livre très vivant et très agréable à lire.

" Je découvre bientôt une étroite placette dominée par une haute tour carrée. L'ombre portée est suffisamment étroite pour ma réserve d'encre. Il me faut de l'azurine, une encre d'un bleu très clair. De la main, je m'assure que les pavés n'ont pas conservé l'humidité de la nuit. Il faut être attentif au détail pour ne jamais gaspiller son encre. J'aurai tout de même besoin d'une fiole en entier : l'usure de la pierre risque, par endroits, de boire le précieux liquide.

Je nettoie rapidement l'espace que j'ai délimité en pensée. Désormais, ma main doit être sûre, mon geste parfaitement maîtrisé. Je choisis, parmi mes fioles d'azurine, une encre dense, suffisante du moins pour se fixer rapidement sur le pavé. En temps normal, je n'aurais pas choisi celle-ci, bien trop coûteuse. Mais le temps m'est compté. Qui sait où Andelmio a bien pu se rendre après m'avoir quitté…

Je pose la fiole devant moi et attrape un pinceau. Je me suis décidé pour un poil rêche. L'avantage est de pouvoir appuyer son geste, sans risquer de glisser. En contrepartie, l'encre sèche beaucoup plus vite. Cela exige du sang-froid : la ligne qui cernera l'ombre doit être exécutée d'un seul trait. A aucun moment je ne pourrai suspendre mon geste.

Je suis prêt. Je repère le trajet du pinceau une dernière fois. Je fais surtout attention aux interstices entre chaque pavé : il faut savoir relâcher son geste pour éviter que le pinceau ne s'y glisse et brise la trajectoire du trait.

Je suis prêt. Sitôt que le bouchon de l'encrier sera dévissé, je devrai commencer. Les automatismes que j'ai acquis au fil de mes conjurations prennent le relais. Ma main droite dévisse, le pinceau dans la main gauche s'imprègne d'encre et commence à cerner l'ombre. Accroupi, j'avance à petits pas mesurés. Le trait bleu s'allonge sous mon pinceau, il épouse les contours de l'ombre jusqu'à ce que je rejoigne mon point de départ. Voilà ! L'ombre est scellée.

Sur le sol, elle se met petit à petit à osciller, à prendre consistance. Rapidement, elle devient une sorte de drap d'un gris profond sous lequel la créature commence à naître. Les démons apparaissent toujours recroquevillés sur eux-mêmes. On ne devine d'abord que la colonne vertébrale, plus ou moins bosselée ou cornue selon les cas. Puis le visage se lève, les bras s'écartent : l'ombre abandonne petit à petit les frontières tracées par l'encre. Les ailes du démon se déploient enfin. L'ombre se tend, semble sur le point de céder avant d'abandonner brusquement le sol. La créature est consciente, désormais. Elle n'a pas encore sa couleur mais ne tardera pas à se dissoudre. Le démon s'ébroue pour en disperser les derniers lambeaux. Il est enfin lui même et me fixe de ses petits yeux de braise. "

Aux ombres d'Abyme pp.44-46


Plus que la Lorgol d'Agone, Abyme est une ville qui fait rêver. Empruntant à Venise, à Paris et surtout à l'imagination de Mathieu Gaborit, elle est le cadre dans ce roman d'une aventure audacieuse, contée d'une plume légère et agréable, ensorcelée par les splendeurs abymoises. Un régal.

 



 
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