Cycle Daemonicon
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Cycle Daemonicon
Personnages
En conclusion
 


Ce que j'en pense

Daemonicon est un triple cycle de romans contant la lutte des peuples libres - nains, elfes et humains - contre l'invasion du Néant. Chaque cycle a été écrit par un auteur français - Mathieu Gaborit, Stéphane Marsan et Fabrice Colin. L'âme des rois nains a pour but avouer de séduire un lectorat jeune, habitué aux romans formatés par AD&D : Lancedragon, Royaumes Oubliés, etc. L'objectif est clair, et les pseudonymes anglo-saxons qui cachent les auteurs n'ont qu'un objectif commercial. Le choix du type de récit - une quête très classique - des personnages - des archétypes - et du style d'écriture - très descriptif, à destination des adolescents - ne doivent cependant pas faire fuir les lecteurs car ces romans sont d'une autre facture que ceux du Fleuve Noir… Entre les archétypes et grands poncifs, Mathieu Gaborit a su glisser sa touche personnelle. Son imagination débordante fait encore une fois merveille, et l'on sent à travers les lignes son goût pour le peuple nain.

Poésie, démesure, les lieux imaginés par Mathieu Gaborit nourrissent le rêve et son utilisation très intelligente des archétypes, si elle ne renouvelle pas le genre, lui fait par contre honneur. Vous aimez les nains, les grandes batailles, et vous pouvez rester plusieurs minutes les yeux fermés, porté par l'imaginaire insolite de Mathieu Gaborit? Alors foncez, ce roman est fait pour vous.


Pour les rôlistes

Au-delà de ces aspects littéraires, ce roman se révèle également une source d'inspiration inépuisable pour les joueurs et maîtres du jeu d'Agone, le jeu de rôles dans les Royaumes Crépusculaires : on trouve en effet ici nombre des ingrédients utilisés dans ce jeu de rôles, et les idées développées dans l'âme des rois nains ouvre bien des perspectives. Le rapprochement est d'ailleurs aisé : du diablotin tentateur qui accompagne Mohndoroïn dans son exploration des secrets des magisters nains, à sa technique de combat, la Voix Franche, on retrouve les concepts développés dans le jeu de rôles. Et parfois trop vite abandonnés par les auteurs qui ont pris le relais de Mathieu Gaborit et Stéphane Marsan dans son développement. Il est en tout cas facile de faire des nains de l'Harmonde des cousins éloignés de ceux des Chaînes Royales, sans que le travail de transposition ne pose par ailleurs quelque problème que ce soit…


Un passage :

"Les deux battants de la Porte s'ouvrirent en grand, dévoilant l'obscurité d'un immense couloir où brillaient des milliers de petits yeux rouges. Mais un autre spectacle hypnotisait les nains de Mahran-No-Mer, et tout particulièrement les magisters du Chapitre. Devant la porte, leur corps surgissant de la terre comme de l'eau, se tenaient deux golems, des monstres titanesques à la peau grise et rocailleuse, le visage plus large qu'un chariot et percé de deux grands yeux vitreux où brillaient de petites flammes.

Ils dévisagèrent durant un battement de coeur la troupe compacte des guerriers nains puis émergèrent lentement de la terre. La horde qui patientait juste derrière eux s'ébranla à ce moment-là et surgit sous la lumière des torches. Elle était menée par une douzaine de créatures dont Mohndoroïn douta un instant qu'elles fussent bien réelles. Hautes de dix coudées au moins, elles ressemblaient à des femelles ogres bien que leur peau squameuse les rendit encore plus effrayantes. Vêtues d'une simple robe de bure aux bords élimés et tâchés, elles tétanisèrent les nains par l'immonde fardeau qui pesait sur leurs épaules : un épais cordon ombilical encore poisseux enroulé autour du cou, auquel se raccordaient, en poussant des gémissement stridents et diaboliques, des nouveau-nés difformes, aussi grands et larges que des nains adultes. Quelques mèches de cheveux collées sur leur crâne humide, les jambes enfouies dans les plis graisseux du cordon ombilical, ils montraient du doigt les guerriers nains en vagissant...

Les Mères Maudites et leur monstrueuse engeance attaquèrent en premier. Elles chargèrent aveuglement, serrées les unes contre les autres, les poings serrés et la bouche ouverte sur de grosses langues violettes et pendantes. Elles étaient immédiatement suivies par la horde des gronns, créatures humanoïdes à la peau verdâtre, aux faciès grimaçants et aux armures hétéroclites tandis que les deux golems s'étaient déportés de part et d'autre de la Porte pour attaquer résolument les arbalétriers d'Umnor dont les traits claquaient sans succès sur leur poitrail.

- Par la barbe de mes ancêtres, grogna Odehain.
- Père! Les golems... avait crié Mohndoroïn.

Il éprouvait les pires difficultés à croire à la présence des antiques créatures. Par quel sombre détour le Néant était-il parvenu à gagner l'aide des plus vieux alliés du peuple nain ? Tous les guerriers ne purent s'empêcher de croire que Gromnir les avait abandonnés, que le Néant, cette fois, bousculerait la garnison de Mahran-No-Mer comme un fétu de paille.

Odehain se campa solidement sur ses deux pieds, imité par son fils. Alors que les golems s'écartaient pour s'en prendre aux arbalétriers, les Mères Maudites chargèrent les guerriers nains sous les invectives aiguës et sonores de leur progéniture.

Les cris de guerre des clans leur firent écho, plus puissants et plus forts car la pierre, en cet endroit, était leur alliée. Les deux camps se heurtèrent avec une violence inouïe, dans le vacarme des armes et des clameurs de guerre."

Le Roi Déchu, pp. 27-29


En conclusion :


L'âme des rois nains atteint résolument son objectif : suivre fidèlement les archétypes du genre tout en y introduisant la richesse de l'imaginaire de Mathieu Gaborit. Introduction parfaite à une autre fantasy, ces romans sont l'instrument idéal pour sortir les lecteurs enfermés dans la prose donjon-et-dragonnesque et les conduire vers l'héroic fantasy à la française. D'un abord simple, mais cachant leur richesse, les cycles du Daemonicon sont à conseiller à tous ces petits frères qui ne veulent pas sortir de leur routine…

Au-delà, ce cycle permet à l'auteur de nous démontrer la richesse cachée des nains, qui sont trop souvent le parent pauvre des jeux de rôles médiévaux fantastiques.

Enfin, ces romans constituent une extraordinaire source d'inspiration pour les maître du jeu d'Agone, à qui nous recommandons chaudement de saisir tous les détails qui fourmillent entre les lignes…



 
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