Songe Ophidien
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Songe Ophidien
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Eyhide adressa un sourire au jeune homme penché sur son lit. Sous l'ombre des palmiers qui bordaient l'oasis, les guerriers keshites sellaient leurs chameaux pour le voyage. Yzoun et sa mère conversaient à l'écart avec le chef de la tribu. L'enfant savait qu'il fallait se cacher, préférer le désert aux grandes cités de lumière qui se dressaient aux frontières de l'empire de Keshe.

Pour l'heure, la méduse s'apprêtait à renoncer à ce qu'elle avait de plus intime, à ceux qui l'avaient accompagnée depuis sa naissance. Le teint hâlé et les yeux aussi noirs que la nuit, le garçon qui la veillait déposa sur les joues de la petite fille des vers translucides d'une couleur rougeâtre, des vers à ride. Il lui avait expliqué auparavant qu'à l'image des vers à soie, ceux là redessinaient les traits du visage et surtout remplaceraient les serpents par de véritables cheveux afin que le passé ne soit plus qu'un souvenir, une simple étape sur le long chemin de sa vie.

Eyhide accepta sans broncher la course humide des vers sur ses lèvres, ses joues, son front... Les muscles de son visage la tiraillèrent mais, sous le regard bienveillant du garçon, elle ravala ses plaintes. Les vers rampèrent sur son crâne et s'engagèrent sur les écailles inertes des reptiles.

La transformation de l'enfant s'acheva avec le crépuscule. Lorsque le soleil s'échoua à l'horizon en boule écarlate, l'enfant méduse était devenue une Keshite. Elle ignorait quel serait son destin, que des Danseurs allaient trouver refuge dans les boucles de ses cheveux aux souvenirs ophidiens, qu'elle deviendrait à vingt ans une célèbre chorégraphe dans la cité de Lorgol, qu'elle commanderait à une taverne baptisée " L'Étincelle " où les mages lèveraient leur verre à sa beauté et à sa grâce. Elle ignorait aussi qu'elle croiserait la route d'un homme qui jouerait un rôle crucial dans son existence, un garçon au teint de cendre et aux cheveux blancs nommé Agone de Rochronde. Pour l'heure, elle ne connaissait qu'un nom, celui qu'elle porterait jusqu'à sa mort : Eyhidiaze.
 




 
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La Gazette du satyre Alraune

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