Projet MACNO
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Projet MACNO
Chapitre 4
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Chapitre 4

Sept heures du matin. Le temps n'a vraiment aucune importance... A la pointe du jour, Sell et Red s'observent dans l'obscurité mourante. Par la fenêtre ouverte, on ne distingue qu'une brume grisâtre et les toits gris. Le Black admire les arborescences bio-chimiques qui courent à fleur de peau sur la poitrine de l'aveugle. Un entrelacs de circuits et de puces qui lui permettent d'injecter régulièrement dans son organisme des drogues de synthèse. Sans compter leur symbolisme, la manière dont les nervures s'entrecroisent pour esquisser des figures ésotériques que seuls les sorciers du hack savent expliquer. Sell est allé plusieurs fois à Moscou pour consulter ces vieillards calfeutrés dans leur tour de verre, pour avoir le droit de s'allonger sur une table d'opération veillée par des chirurgiens et des kabbalistes...

Sell, lui, respire lentement, le coeur comprimé par l'étau d'une défaite. Leur expédition a montré qu'Aeden utilisait un réseau interne. Un putain de réseau interne... Inaccessible, dans les deux sens. Quelle que soit la viabilité du Simulacre d'Adam, le Cercle n'existe plus. Quand à rencontrer ledit Simulacre, les deux hommes n'en ont simplement pas eu le courage. Ils leur manquent Charivari, ce petit tourbillon de chair et d'or qui les agace et les enchante. Sell succombe à la nostalgie, happé par le souvenir de cette adolescente au regard pétillant qui vint, un matin, toquer à sa porte en exigeant de devenir un membre du Cercle. Une mère violente emportée par le syndrome Seretti, un père inconnu, Chav' avait sacrifié son innocence pour devenir princesse du Réseau, consumée par une quête insatiable de tendresse ou d'amour. Dans les architectures virtuelles, elle se cherchait un alter ego aux dimensions d'un père, d'un amant et d'un fils.
Sell allonge les jambes et chasse le souvenir.

- On se fait un café ? lâche-t-il.

- Je te le prépare, fait Red en se levant pour rejoindre la cuisine.

Il revient quelques minutes plus tard avec deux tasses fumantes, en tend une à Sell et s'apprête à s'asseoir lorsqu'il remarque les rides qui labourent son front.

- Y' a un problème ?

Silence.

- Sell, ça va ?

- Merde....

- Explique-toi, merde ?

- Rejoins-moi. Je viens de recevoir un truc bizarre.

Le Black dépose les deux tasses de café, s'assoit devant sa bécane et déploie le clavier holographique.

- C'est bon, j'y suis.

Il plonge dans le Réseau et se laisse guider par l'avatar de Sell, une fée aux ailes de fer, jusqu'à un café italien où traînent habituellement de jeunes hackers désireux de rencontrer leurs idoles. L'homme à la gueule de léopard qui représente Red sur le Réseau écarte deux gêneurs et se joint à la fée pour créer, autour de leur table, un faisceau de contre-mesures. L'avatar de Red affiche une mine sceptique. Celui de Sell bat faiblement des ailes :

- Je viens de recevoir ça, dit la fée.

D'une main, elle fait apparaître une photographie numérique qui arrache à l'homme-léopard un grognement.

- C'est quoi, cette connerie ?

De mauvaise qualité et d'une couleur sépia, la photographie représente une ruelle pavée et plongée dans le brouillard. Prise à hauteur d'un premier étage, entre les deux barreaux d'un balcon en fer forgé, elle cadre une silhouette au milieu de la ruelle.

- Et alors ? lâche Red.

Sell procède à un focus sur le visage de la silhouette.

Adam.

- Merde, dit Red. C'est quoi ? Une petite farce d'Indigo ?

L'ennemi du Cercle, un adolescent vicieux qui n'a cessé de harceler le Cercle depuis que Charivari en fait partie. Selon elle, un amoureux déçu et revanchard.
- Non. J'ai authentifié la signature. Ce truc a été envoyé par Adam ce matin.

L'homme-léopard se déforme et cède la place à un avatar qui ressemble trait pour trait à son créateur. Sell l'imite et ajoute :

- Ne me demande pas encore comment cette photo a pu arriver jusqu'ici mais y'a aucun doute : Adam l'a envoyé.

- Et la date ? T'es sûr qu'il ne s'agit pas d'une routine, d'une saloperie à retardement ?

- Non, ça date de ce matin.

- Tu as essayé de traquer son sillage ?

- Impossible.

- Tu commences à me faire flipper.

- La seule chose que je peux affirmer, c'est qu'elle a été formatée par une interface d'époque.

- Je pige pas.

- Adam n'a pas pu l'actualiser. Comme si elle avait été prise par un appareil d'époque...

- Bon, file-là moi.

Une macro-seconde suffit à transférer le fichier dans la mémoire virtuelle du Black. Il hoche la tête et sollicite aussitôt une batterie de programmes d'analyse.

- J'ignore ce qu'Adam essaye de nous dire mais on va très vite le savoir... murmure-t-il.

Dans un premier temps, il procède à un spectre millimétré, un scan au grain près afin qu'aucun détail ne puisse lui échapper. Puis, patiemment, il isole chaque nuance de couleur afin de dresser une liste exhaustive des teintes utilisées. Une fois achevé, ce travail lui permet de découper l'image à l'instinct, d'en extraire ce que l'œil ne peut ne voir. En quelques secondes, le smog livre une partie de son secret : le visage d'Adam se précise, l'arrière-plan se dissipe et révèle d'étranges silhouettes filiformes.

- On dirait des géants...

Sell pense aussitôt à l'Oslo Band, des hackers célèbres pour leur avatar en forme de géant.

- Non, dit Red. Regarde bien. Tu vois la différence de teinte ?

- Ok, j'ai compris....

- Des montures. Des chevaux, je crois.

- Et dessus ?

- Des cavaliers en houppelande. Avec des capuchons.

- Tu vois leurs visages ?

- Non. Pas pour l'instant.

Dans la Piaule, le corps de Sell transpire et réagit via des impulsions bio-chimiques afin de calmer sa tension artérielle.

- Revenons à Adam, dit-il.

- Des fringues d'époque, une écharpe blanche autour du cou.

- Mais sa gueule, Red ! Qu'est ce qu'il exprime ? Il mène ces types-là quelque part ou il tente de leur échapper ?

- J'en sais rien. Faudrait me laisser un peu de temps.

- Mais on a un gros problème. Cette photo est authentifiée : c'est Adam qui l'envoie ou un type suffisamment proche de lui pour avoir envie de lui filer un coup de main.

- Le mec qui a pris la photo ?

- Possible, enfin peu importe. Ce que je veux piger, moi, c'est comment cette photo est arrivée jusqu'ici.

- Y'a une possibilité, suggère Red. Il a pris cette photo avant de crever, il l'a caché bien au chaud et l'a fait partir ce matin.

Sell fronce les sourcils :

- En confiant son code à un inconnu ? J'y crois pas une seconde. Un hacker de son niveau n'aurait jamais vendu ou filé son code à qui que ce soit.

- Tu oublies sa pétasse.

- Je te rappelle qu'elle a fini en binaire...

- Ca expliquerait au moins la fuite du code. On ne connaît pas cette fille. Elle a pu refiler le code sans qu'il le sache et le tour était joué. Celui qui l'a récupéré avait reçu l'ordre d'envoyer cette photographie à un moment précis.

- Et le mobile, Red ? Pourquoi aurait-elle mis au point un truc pareil pour nous envoyer une photo illisible et coulée dans une interface d'époque ?

- Ca, j'en sais foutre rien.

- Bon. Continue à bosser. Moi, je vais essayer de recenser les interfaces XIXème et voir si quelqu'un a entendu parlé de cette photo.

- Si tu veux.

Il marque un silence et rajoute :

- Chav' ?

- Si elle se pointe, tu l'empêches de faire une connerie et surtout, tu la gardes près de toi.

- Ca marche.
- A tout à l'heure.

Deux heures plus tard. Dans le salon cossu de la Piaule, coulés dans des poufs qui entourent une cheminée en marbre blanc, les trois membres du Cercle cherchent une explication. Entre eux, une large photographie laser est posée à même le parquet.

Après une douche froide, Red a enfilé un peignoir de coton vert-émeraude et planté un bonnet de satin noir sur son crâne écarlate. Chav', elle, porte une robe moulante de laine grise qui lui arrive aux chevilles et un pull à col roulé de la même couleur. Elle n'a pas prononcé un seul mot depuis son entrée. Sell est resté torse nu, des sandales afghanes glissées aux pieds.

A l'aide d'un stylo-laser, Red pointe un à un les détails de la photographie qu'il a pu isoler :

- Adam a peur. Là, vous voyez ses yeux, ce regard ? Et là, ses lèvres pincées ?

- Humm... lâche Sell, sceptique.

Contrairement à Charivari, il suit l'explication de Red via le Réseau.

- Et cette sueur qui pique son front et même sa lèvre supérieure ? suggère le Black.

- Là, tu marques un point, reconnaît-il. De toutes les interfaces d'époque XIXème que j'ai recensé, aucune n'affiche un tel niveau de détail.

- Normal. Seuls la Nasa, Aeden et Squaresoft en sont capables.

- A ce point-là ?

- Oui, et je vais vous montrer pourquoi.

Il se tourne vers un tas de feuilles imprimées qui s'empilent à côté de lui, les feuillettent et en retire une seule qu'il pose devant eux.

- Agrandissement d'une goutte de sueur, dit-il avec un sourire satisfait. Celle-ci perlait à hauteur de son cou et m'a permis d'avoir un angle de choix.

- Je n'y comprends rien, grommelle Chav'.

- J'ai agrandi cette goutte de sueur de manière à choper les reflets, lâche Red comme s'il s'agissait d'une évidence. Bon, le rendu " fish eye " ne donne pas forcément une bonne idée de ce qui nous entoure mais j'ai pu le retravailler.

Tandis que Red cherche un nouvel agrandissement, Sell consulte avec curiosité cette perspective concave qu'il serait bien en peine d'interpréter. Avec un petit sifflement, le Black brandit soudain une nouvelle feuille :

- La voilà ! Regardez-moi ce chef d'œuvre.

De fait, Red a réussi à reformer le reflet, à l'aplatir pour gommer du mieux possible sa concavité. Dans le coin droit, on distingue le balcon et, entre les deux barreaux d'où la photo a été prise, la silhouette anodine, ou presque d'un chat dont les yeux jaunâtres sont fixés sur Adam.

- Un chat, murmure Sell.

- Mais pas seulement, renchérit Red d'une voix mystérieuse. Une légère distorsion m'a mis la puce à l'oreille. Une nuance sur l'anti aliazing.

- Red !

- Excusez-moi. L'anti aliazing est utilisé pour éviter les crénelures en 3D. Les cavaliers et leurs montures, à l'arrière plan, utilisent un anti aliazing spécifique et dépendant du système dans lequel ils évoluent. En revanche, l'anti aliazing qui gère les contours du chat est indépendant de ce système.

- Et en clair ? demande Chav'.

- Un intrus... commente Sell.

- Et pas n'importe lequel. J'ai lancé une procédure d'étude sur cet anti aliazing. On a déjà rencontré cet avatar une fois. Noël dernier, pour être précis.
Flashback. Sell frémit et laisse à un sourire le soin de traduire ses pensées.

- L'avatar de MACNO... souffle Charivari qui, elle aussi, se souvient parfaitement de cette nuit de Noël sur le Réseau, de la manière dont le prince du chaos les a soutenus pour libérer des prisonniers politiques au fin fonds de la Lituanie.

- Qu'est ce qu'il fout là ? demande Sell.

- Aucune idée. Mais prudence, n'oublions pas qu'il s'agit d'un réseau interne. Sa présence tient du miracle.

Sell ricane, Chav' aussi. Tous les deux sont déjà persuadés que cette photographie vient de MACNO, que l'entité a réussi à la faire passer jusqu'aux membres du Cercle.

- Comme une bouteille à la mer, marmonne Sell.

- Exactement, renchérit Red.

- Bon, vous êtes gentils tous les deux mais j'aimerais qu'on résume. Ca fait à peine une heure que je suis ici et vous me dites que Adam s'est trouvé un ange gardien qui n'est autre que le célèbrissime MACNO. C'est bien ça ?

Red hoche la tête, Sell se tourne vers Charivari, la mine sombre :

- D'accord, ma belle. Voilà ce qui se passe. Premier point, on a reçu cette photo via le Réseau, authentifiée et datée d'aujourd'hui. Soit Adam a filé son code à MACNO, soit ce dernier l'a utilisé pour rendre crédible son message et nous forcer à le prendre au sérieux. Deuxième point : vu la technologie utilisée, on est bien en présence du Simulacre d'Adam dans un réseau d'Aeden. Cela explique notamment la nature de la photographie.

- Oui, renchérit Red. Un prisme high tech et victorien. Un mélange savant qui justifie la précision des détails une fois qu'on a gommé les effets de l'interface d'époque.

- D'accord, dit Charivari. Jusqu'à là, je vous suis.

- J'ai établi des comparaisons entre l'architecture visible sur la photographie et les banques de donnée consacrées à l'époque victorienne, poursuit Sell. Aucun doute là-dessus : la reconstitution historique est parfaite, sans équivalent sur le Réseau...

- Je vois où tu veux en venir, l'interrompt Charivari. Le joli paradis d'Aeden a été piraté.

Red s'est levé pour remettre une bûche dans l'âtre. Agenouillé devant le feu, il ajoute :

- Une simple hypothèse, Chav'. Admettons que le réseau ait été piraté comme tu le prétends. Dans ce cas, tu supposes qu'Aeden garde le silence et tente, en ce moment même, de sauver ses clients. Pourtant, leur site fonctionne toujours.

- Et alors ?

- N'importe qui peut actuellement souscrire un contrat chez Aeden. Si des hackers avaient réussi à pénétrer leur système, tu ne crois pas que les programmeurs auraient invoqué un problème de maintenance le temps de régler le problème.

- Tu as vérifié ?

- Moi, je l'ai fait, intervient Sell. Aucun communiqué, rien...

- Bizarre, admet Charivari.

- D'autant que MACNO est apparemment dans le coup, fait Red en remuant des braises à l'aide d'un tisonnier. D'ordinaire, il n'agit pas avec une telle discrétion. Si cette photographie nous est parvenue sans d'autre explication, c'est bien qu'il n'avait pas les moyens de faire autrement.

- Ok, dit Charivari. Est-ce que l'un de vous deux a demandé une entrevue avec le Simulacre d'Adam? Ce serait quand même le meilleur moyen d'en avoir le coeur net.

- On t'attendait, fait remarquer Sell.

- Ouais, renchérit Red. Je te rappelle qu'on a besoin de 5000 dollars au minimum pour parler avec un Simulacre.

- Joss a transféré 10 000 dollars sur le compte du Cercle, dit-elle. Qu'est ce qu'on attend ?

Red abandonne le feu et observe Sell qui garde le silence, les mains croisées sur la nuque.

- Doucement, Chav '. Avant, j'ai envie de savoir où on met les pieds. J'admets qu'à un moment ou un autre, faudra passer par là mais chaque chose en son temps. D'un côté, on a Adam qui tente d'échapper dans une ruelle londonienne à des cavaliers de l'Apocalypse sous le regard de MACNO. De l'autre, Aeden qui garde le silence sur d'éventuels dysfonctionnements. Conclusion : faut-il envisager la complicité d'Aeden ?

- Va jusqu'au bout, fait Red en se renfonçant dans son pouf.

- On est tous d'accord pour admettre que le monde victorien dans laquelle Adam évolue a été fabriqué par les programmeurs d'Aeden. Comment voulez-vous que la scène que nous avons sous les yeux échappe à leur contrôle ?

- Tu déconnes, murmure Charivari. Tu penses qu'Adam essaye de s'échapper ?

- Possible...

- Et très grave, ajoute Red. Tu supposes un libre-arbitre du Simulacre.

- Ah, tu vois ! s'exclame Charivari en se redressant. Arrêtez de faire la différence entre Adam et son Simulacre. Il s'agit d'une seule et même personne. Ecoutez-moi, je crois savoir ce qu'il se passe. Adam s'est suicidé pour approcher Leena, pour avoir les moyens de pénétrer dans le système d'Aeden. Avec une seule idée en tête : l'arracher au réseau interne d'Aeden et s'enfuir avec elle sur le Réseau, le vrai, l'immense Réseau mondial où Aeden n'a aucun contrôle sur les Simulacres qu'elle génère.

- Merde... ça se tient, souffle Red.

- Excepté la présence de MACNO.

- Pourquoi pas ? s'écrie Charivari. Peut-être cherche-t-il un moyen d'offrir la technologie du Simulacre au monde entier ?

- Un peu court, Chav'. Enfin, admettons. Dans ce cas, Adam serait son cheval de Troie ?

- Précisément.

- Pourtant, il a réussi à pénétrer le système et prendre cette photo. Pourquoi aurait-il besoin d'Adam ?

- Il a eu besoin de lui pour entrer. Maintenant, il s'efforce de les faire sortir, lui et Leena.

Malgré les implications de cette conversation, Sell ne peut s'empêcher de jouir de la situation. Un frisson lointain, une réminiscence des plus belles heures du Cercle où, réuni autour de cette même cheminée, leur quatuor organisait d'improbables intrusions au coeur des systèmes les mieux protégés du Réseau. De cette époque, il garde des souvenirs olfactifs. L'odeur du bois, du café, des parfums et de l'herbe. Il dégringole sans complexe sur la pente d'une nostalgie complice scandée par les rires de Charivari et la voix claire d'Adam, par les prières du hack, par les interventions théâtrales de Red qui, pour mieux saisir la portée de ses tracts anarchistes, transformait le salon en gueuloir.

- Sell ?

Les puces Modeling restituent le sourire de Red, penché sur lui.

- Ca va...

- Chav' a raison : on commence par payer Aeden pour obtenir un entretien avec Adam.

- Je tiens pas à vivre ça.

- J'irais avec elle si tu n'as pas envie.

- Et à quoi cela peut nous avancer ?

- Si le Simulacre d'Adam est visible, cela signifie forcément qu'Aeden nous cache quelque chose.

- Dans le cas contraire aussi. Si on te dit qu'un problème technique ne permet pas de le rencontrer, tu feras quoi ?

- On sera fixé, répond Charivari. Et on pénétrera leur système.

- Ben voyons...

- On s'emballe pas, modère Red. On paye, on voit ce qu'ils disent et on avise. Ok ?

Charivari et Sell opinent de la tête. Un quart d'heure plus tard, la porte de la Piaule s'ouvre et se referme. Sell se rapproche du feu mourant et glisse vers le Réseau pour quêter l'oubli dans les bras d'une pute.
 
 
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La Gazette du satyre Alraune

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