Fiche de personnage : Théo
Voici une fiche que j'avais en tête tout au long de la rédaction de " Confessions d'un automate mangeur d'opium ". Un pense-bête fort utile pour cadrer mon personnage. Il est toujours très utile, dans le cadre d'un roman, d'épaissir son personnage de la sorte et de savoir, sans entrer dans le détail, ce qui définit votre personnage principal.
 
 
Confessions d'un automate mangeur d'opium
 

 

Théophraste de Barrias Archimbaut (1860- )

Né le 2 décembre 1860 à Paris
Mère : Hélène de Barrias-Archimbault, née Chambot
Père : de Barrias-Archimbault
1m82, 68 kg
Cheveux roux mi-longs, barbe occasionnelle (petite, taille rectangulaire), corps longiligne, noueux. Yeux marrons.
Vit rue Corvisart, n°4

Histoire


Après de brillantes études à la Faculté de médecine, il rejoint l'équipe du docteur Valentin Magnan à l'hôpital Saint Anne (créé en 1867) en 1881. 4 ans plus tôt, Benjamin Ball est devenu le premier titulaire d'une Chaire de clinique des maladies mentales et de l'Encephale à St Anne. Les deux hommes s'opposent et cristallisent la lutte entre la psychiatrie universitaire de Ball et la psychiatrie des asiles de Magnan. Ce dernier poursuivra toute sa vie un enseignement officieux dans l'enceinte de Sainte Anne et sera le père spirituel de Théo.

Théo, lui, se fait connaître par ses audaces. Passionné, il propose la construction d'un panoptique inspiré par les idées de Bentham. Le projet voit le jour, appuyé par le directeur, un anglais, et surtout plusieurs mécènes anonymes (des Magiciens qu'on activera plus tard). Théo hérite alors de patients particuliers dont les comportements n'obéissent à aucune loi psychiatrique connue. Il étudie de nombreux dossiers pour obtenir le transfert de certains patients depuis Bicêtre ou la Salpetrière.

Aujourd'hui


C'est un esprit humaniste, moderne et audacieux, à l'affût de toutes les théories, sensible aux conditions de vie des aliénés. Il se heurte très souvent à l'hostilité de ses confrères, de l'administration. Il met en place plusieurs théories expérimentales, notamment avec le cinématographe, la photographie et l'hypnose. Il entretient une correspondance soutenue avec plusieurs psychiatres dans le monde, en particulier en Allemagne et en Angleterre. Isolé dans l'enceinte de Saint Anne, il doit son statut au soutien de Magnan et d'une poignet de visionnaires dans le milieu psychiatrique parisien, internes et professeurs.

Il consomme des drogues diverses, notamment pour demeurer éveiller plusieurs jours durant dans son panoptique. Chaque mois, il passe au moins une semaine entière coupée du monde dans le bâtiment (avec Franz, son assistant) pour observer et "dialoguer" avec ses patients. Il a remis au goût du jour la "torture de Florence" (privation de sommeil pour obtenir l'aveu des sorcières en Italie) afin de percer l'intimité mentale de ses malades. Il peut parfois déroger à ses principes humanistes pour comprendre une psychose (et éprouver par le suite de vifs remords). Ses période d'isolement le laissent exsangues et parfois au bord de la folie.

Influences, livres de chevet


- une édition rare du "De Praestigiis Daemonum" (De l'imposture du Diable) par Jean Wyer (1515, 1588) publié à Bâle en 1563 en pleine guerre de religion : les sorcières sont des malades mentales, il faut les soigner comme telles.

- une lettre originale sous verre de Cornelius Aggripa (avocat, médecin et astrologue réfugié à la cour de Francois Ier), maître de Wyer, célèbre pour avoir défendu une femme accusée de sorcellerie. La lettre, adressée à son élève, décrit une journée de procès, et en particulier les réflexions amères de Cornelius sur les juges...

- plusieurs ouvrages sur le Mesmerisme, ou magnétisme animal. En particulier des fragments d'un traité du marquis de Puységur sur le "somnambulisme artificiel" et la médecine d'imagination.

- biographies et traités d'Esquirol, fondateur des asiles, théoricien de l'isolement thérapeutique.

- Le fameux "Des principes à suivre dans la fondation et la construction des asiles d'aliénés" de Jean Baptiste Maximien Parchappe du Vinay (1800-1866). Tout est ordre et symétrie, on parle "d'herbier de pierre".

- Plusieurs ouvrages occultes. Ceux de Carl Gustav Carus, peintre du romantisme allemand, précurseur de la notion d'inconscient dans "Psyche" (publié en 1846) ; le "Kleksographien" (1857) de Justinus Kerner : tâches d'encre aléatoires par pliage de papier (les futurs tests de Rorschach). Il compose des poèmes sur chacune de ces "figures de l'Hadès"… Ouvrages divers sur ce que von Schubert nomme la "face nocturne des sciences naturelles" : somnambulisme, divination, clairvoyance, sidérisme, théorie des fantômes, influence des rêves.

- "Traité des troubles de la vie de l'âme" de J. Ch. Heinroth (1773-1843). Vision chrétienne de l'aliéné : la maladie mentale vient du pêché. Dans le même ordre d'idée, Wilhem Ideler (1795-1860) : maladie mentale comme "hypertrophie des passions" qui appelle des règles brutales et absolues.

- le célèbre "Théoria Medica Vera" de Georg Ernst Stahl (1660-1734) : vision animiste de la maladie (l'âme protège le corps, la maladie mentale est une réaction de l'âme gênée par une "idée étrangère").

Correspondants :


En Allemagne

- Karl Westphal (1833-1890), à la Chaire de Berlin. Anatomo-pathologiste qui cherche, par une technique minutieuse, à établir la nature des lésions cérébrales. Correspondance soutenue sur des patients décédés dont Théo aimerait avoir une autopsie précise du cerveau. Régulièrement, Théo fait acheminer des "cerveaux" à Berlin pour que Westphal puisse y jeter un oeil.

- Karl Ludwig Kalhbaum (1828-1899), directeur d'un l'hôpital psychiatrique, le Reimer Sanitarium, à Görlitz. Considérations cliniques fondées sur l'empirisme et les sciences naturelles, établit les principes de la catatonie. Correspondance sur une patiente en catatonie que Théo observe depuis bientôt deux ans.

En Angleterre

- Francis Galton, cousin de Darwin, connu pour cette phrase : "Tant que les phénomènes d'une branche quelconque des connaissances n'ont pas été soumis à la mesure du nombre, celle-ci ne peut assumer le statut et la dignité d'une science". Leur correspondance porte sur la manière de rendre compte de l'évolution d'un patient ainsi que les comportements à notifier ou à mettre à l'épreuve par les statistiques. Depuis qu'il connaît Francis Galton, Théo tient des carnets très précis sur l'évolution de ses patients.

- John Conolly, auteur en 1856 de "Treatment of the insane whitout mechanical restraints" (Traitement de l'aliéné sans contention mécanique) : réorganisation des asiles, en plus humain. Correspondance sur le meilleur traitement possible pour les patients.

En Italie

- Cesare Lombroso (53 ans en 1889), professeur de médecine légale à Turin depuis 1876. Cette année-là, il publie "le criminel-né" et pose les fondations de la psychiatrie criminologique. Théo le consulte régulièrement lorsqu'il est confronté à un patient criminel.

En Russie

- Ivan Balinsky qui occupe en 1867 la 1ère Chaire de psychiatrie ouverte à l'Académie médicale militaire de Saint Pétersbourg. Correspondance régulière sur les cas concernant les soldats et autre psychose des champs de bataille.

Aux Etats-Unis

- George Millard Beard. Pose les fondations de la neurasthénie. Correspondance sur les psychoses modernes, notamment dans les milieux ouvriers.

Ses patients


- Eleonore. Une très belle femme, longue chevelure blonde, peau diaphane et grands yeux absents. Catatonique depuis bientôt neuf ans. Histoire floue, hallucinations, soliloques récurrents sur un fantôme.

- Jack, matelot irlandais, interné après le naufrage de son navire. Hystérique et paranoïaque. Evoque une toile d'araignée invisible et noire tissée dans le ciel, prétend que son navire en a été victime.

- le "19". Meurtrier récidiviste. Se prétend l'ange de l'éther. A tué plusieurs personnes sans raison apparente. Délires construits, dialogues fréquents avec Théo. 19, pour le numéro tatoué sur son épaule.

- le baron Ersnt Von Festenberg. Eminent psychiatre allemand, interné depuis peu. Evoque un mystérieux royaume de cristal, prétend y voyager en songe et raconte chaque matin ce qu'il a vu "là-bas".

- Hector, jeune garçon de vingt ans, atteint de claustrophobie délirante. Prétend que son âme est coincée dans un couloir fantasmatique. Phases de contorsions.

- George, immigré turque et ancien ouvrier d'une central à éther. Transes ponctuées de harangues sur la fin du monde. Prétend que la voûte céleste va s'écrouler et qu'il en est la clé de voûte.

- Chardon, un "idiot" depuis qu'il a été frappé par la foudre. A eu des crises violentes à plusieurs reprises, discours incohérent sur l'éther.

- Louis de la Chardière, jeune aristocrate et officier de l'armée française. A servi sur le front des Balkans, victime d'une expérience militaire (éventuellement, une "bombe à rêve")

- Antonin Duatra, artiste peintre, drogué à l'éther. Théo le laisse peindre : toiles qui représentent des paysages fantastiques (à définir, petits éléments perdus dans la toile qui seront indices)

- Igor Terguief Baïakosky, savant instigateur d'une lourde expédition montgolfière en altitude. Expédition victime d'une tempête, son équipage s'écrase dans les Alpes. Traumatisé, schizophrène, personnalités interchangeables.

Relations


- le complice à Saint Anne, un assistant dévoué dans la personne de Franz, étudiant allemand venu apprendre auprès de l'école française. Garçon baraqué, capable de maîtriser les patients hystériques. Porte toujours une matraque électrique. Considère Théo comme un visionnaire.

- Jeanne, infirmière à Saint Anne. Une femme, petite et volontaire, toujours à l'écoute, amoureuse secrètement de Théo. Vient souvent l'aider lorsqu'un patient est malade.

- le professeur Hector Savrenche, partisan de la manière forte, adversaire déclaré de Théo qu'il accuse de gaspiller l'argent public et de poursuivre des chimères. Serviteur de la tracasserie administrative.

Le panoptique


Bâtiment circulaire qui abrite les cellules sur son pourtour et au centre, une pièce cernée par de larges baies vitrées où Théo a installé son bureau. Dans la perspective de chaque cellule, ces vitres sont par endroit grossissantes afin de mieux discerner l'expression des visages. Théo a baptisé son bureau "l'Oeil". On y trouve une méridienne en cuir patiné de couleur rouge, un réchaud, plusieurs bibliothèques (qui ne dépassent pas 1 mètre de hauteur), de la nourriture, un piano, un pistolet à aiguille, un nécessaire à tabac, de l'encre et du papier, une photographie de sa demi-soeur, un large fauteuil en cuivre installé sur un châssis pivotant, sa correspondance, un système pneumatique qui dessert le bureau de Magnan et la ligne pneumatique reliant St Anne, le Bicêtre et la Salpêtrière.

Mathieu Gaborit

 

 
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La Gazette du satyre Alraune

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