Dossier "La médecine""
 
 
Petit historique de la médecine, de l’Antiquité à la fin de la Renaissance :

 

 

Entre le 5e et le 4e Siècle avant JC :


Hippocrate définit les principes de la Médecine Pragmatique (interrogation et examen du patient) le principe de 4 humeurs (sang, lymphe, bile jaune, bile noire). La médecine est considéré comme une branche de la philosophie et le médecin s’occupe des maladie et des douleurs, les blessures sont soignées empiriquement par leurs amis, des rebouteux etc. La cautérisation des plaies profondes est la règle. Au départ, les médecins sont également prêtres aussi bien en orient qu’en occident.
Prescription médicamenteuse à la base de végétaux, de minéraux et d’animaux sous forme de pommade, d’infusion ou de poudre, traitements médicaux à base de saignées, cautère, purgatif, vomitif.
Définition légale de la césarienne comme une opération  chirurgicale destinée à tenter de sauver l’enfant si la mère vient à décéder avant ou pendant l’accouchement (a priori à Rome sous le règne de Numa Pompilius au 7e siècle avant JC, probablement plus sous la République vers le début du 5e siècle avant JC)

 

 

Entre le 4e et 2e siècle avant JC :
    La conquête macédonienne du proche orient et de l’Egypte permet un regroupement des savoirs occidentaux, orientaux, égyptiens et hébraïques, en particulier au sein de « l’Ecole d’Alexandrie ».  Issus de cette « école » Erophile définit le cerveau comme le siège de la pensée et étudie de façon approfondie le système nerveux et Erasistrate dit l’Infaillible le rôle primordial du sang dans le corps humains. On pense que le savoir des embaumeurs égyptiens a servi de base au savoir anatomique des médecins grecs.

 

 

Entre le 2e siècle avant JC et le 1er siècle de notre ère :
    Pline l’Ancien signale l’utilisation de la mandragore pour l’anesthésie locale. La présence de chirurgiens et de médecins au sein des Légions permet un rayonnement non négligeable des savoirs et surtout la collectes d’informations sur les plantes médicinales présentes dans les différentes provinces de l’Empire. Les chirurgiens établissent des techniques pour réaliser les opérations sur des blessés par projectiles de la façon la moins douloureuse pour le patient. Ils établissent que les blessures par projectiles sont plus propices à l’infection que celles par armes de contact et doivent être traités en priorités. Ils établissent également qu’il est moins dangereux pour le blessé que le projectile traverse complètement plutôt que le rétirer par sa voie de pénétration et opère par incision, ouvrant le passage au projectile afin que celui-ci ne puisse d’accrocher aux chairs et laisser des éléments (bois ou métal) pouvant entraîner une infection. Les plaies sont, dans le mesure du possible  agrandie et nettoyée au vinaigre avant d’être suturée ou cautérisée afin de limiter les risques d’infection.

 

 

2e et 3e Siècle de notre ère :
    Gallien compile les savoirs médicaux hérités du monde grecs, rédaction des premiers traités  pharmacologique (plantes médicinales) mêlant à la fois constations médicales et mythes.  Le développement des thermes, des fontaines publiques et des égouts collecteurs dans les citées romanisées permettent une nette diminution des épidémie en milieu urbain. A Rome, lorsque la ville dépassait le million d’habitants, il y avait plus de chance de mourir dans un incendie que de contracter une maladie infectieuse.

 

 

Entre le 4e et le 9e Siècle :
Oribase (4e siècle) et Alexandre de Tralles  (7e siècle) compilent et transmettent le savoir antique à Byzance et dans les grandes citées d’Orient. Rédaction des premiers principes d’hygiène médicale hérité des traditions hébraïques et d’un certain empirisme : propreté des mains du chirurgien et de ses aides, utilisation de pansement en toile de lin neuve ou soigneusement lavée, passage des instruments métalliques à la flamme ou dans un bains d’eau vinaigré, blessés mis dans des endroits aérés et secs. Construction des premiers hôpitaux et des premières léproseries par les religieux chrétiens.

 

 

Le Moyen Age Classique (10e-14e)
La dispersion des juifs et les conquêtes musulmanes en occident (Espagne, Italie, France) permettent un renouveau du savoir médical en grande partie disparue au cours des 5e-8e siècle.
Les monastères de tout ordres commencent à entretenir et développer un jardin de plantes pharmaceutiques et continuent de transmettre l’enseignement des connaissances médicales qui peuvent recevoir un visa de « bonne conduite chrétienne », néanmoins les meilleurs médecins restent byzantins, juifs ou arabes dont les convictions religieuse s’accommodent mieux des savants païens de l’antiquité que les catholiques d’occident.
Au 10e siècle Abul Kassim définit la chirurgie et la rattache au même Art que la médecine, il améliore les instruments de chirurgie hérité de l’antiquité gréco-romaine. Début des anesthésie totale à l’aide sirop de pavot, d’opium ou de haschich.
Au 11e siècle Averroès décèle le rôle de la rétine dans la vision, il constate également qu’une personne qui survivait à la variole ou à certaines « pestes » ne contractait plus jamais cette maladie, même s’il manipulait des cadavres de personnes décédées de ces maladies. 

     L’examen médicale au Moyen Age : interrogation du patient, examen visuel du patient et de son milieu de vie, palpation diverses (pouls, abdomen…), examen de son urine (couleur, odeur, présence de sang…)
    Prescriptions médicales : bains quotidien et pluri-quotidien (contrairement à la légende répandue au 19e et toujours persistante, les gens du moyen âge prenaient fréquemment des bains, au moins une fois par semaine le samedi ou le dimanche avant la messe… de même, il fallait se purifier physiquement avant les grandes fêtes chrétiennes, avant de communier, avant de se marier, avant l’accouchement, avant d’être adoubé… et dans la plupart des villes, les thermes romains fonctionnaient encore ou avaient remplacé par d’autres établissements). Diètes et régimes alimentaires réduits étaient les prescriptions les plus fréquentes, venaient ensuite les saignées (destinées à faire baisser la fièvre et à enlever une partie des « miasmes circulant dans le sang ». Les sangsues étaient utiliser pour pomper « le mauvais sang » accumulées dans les membres (la sangsue apprécie particulièrement le sang pauvre en oxygène et est donc réellement utile pour décongestionner certaines zones en cas de problèmes veineux… son utilité lors des empoisonnement est par contre plus douteux).
    Médication : pommades, infusion, poudre et cataplasme de produits divers et variés (végétaux, minéraux, animaux) d’un réelle efficacité (plantes) ou d’une pure croyance (poudre de pierres précieuses pour leur effet magique associé à leur couleur).
Opérations chirurgicale connues et efficace (enfin la plupart du temps) : ablation de  tumeurs visibles, opération des hernies, extraction des calculs de la vessie, suture des plaies, réduction et soins des fractures, remise en place des articulations déboîtées,  amputation, opération de la cataracte, trépanation. Si les opérations réussissaient le plus souvent, les problèmes d’infection entraînaient encore assez souvent la mort (25% des cas). Les plaies et blessures profondes sont toujours cautérisées au fer rouge ou à l’huile bouillante. 
L’accouchement étant une « affaire de femme », les médecins n’avaient pas le droit de s’en occuper, ceux qui le firent et qui furent dénoncées aux autorités civiles ou religieuses gagnaient un passage au bûcher avec tous les joyeux préliminaires que cela impliquait, environ 20 % des femmes mourraient au cours de l’accouchement ou dans les 2-3 semaines qui suivaient, l’effort physiologique de la grossesse et de l’accouchement étant épuisant pour l’organisme.
La Peste Noire de 1346-1350 conduisit à la mise en quarantaine des voyageurs et des navires venant des régions lointaines (mise à l’écart pendant 40 jours à l’extérieur de l’agglomération ou du port). Si au bout de ce délai aucune maladie ne s’étaient déclaré, les voyageurs pouvaient débarquer.

 

 

Renaissance 15e-16e :
    Fernel définit le principe selon lequel le médecin doit s’attacher à déterminer la cause avant de soigner les symptômes.
    Frascator définit les principes de la contagions directe et indirecte, il identifie la syphillis (le « Mal Français »)
    Paracelse pose les bases de la chimie pharmaceutique, mais celle-ci reste encore balbutiante et condamnée par les autorités religieuses (alchimie = sorcellerie)
    Vésale fait publier les premières planches d’anatomie. Les université peuvent désormais pratiquer des cours de dissections de façon légale en les pratiquant sur des cadavres de condamnés à mort.
    Paré découvre et répand la pratique de la ligature des veines et artères lors des amputations ou des plaies profondes, la cautérisation décline mais restera encore la pratique majeure jusqu’au 18e siècle, en particulier sur les champs de bataille.
    Franco codifie les principes chirurgicaux du traitements des hernies et problèmes urinaires, il réalise également les premières opération de chirurgie plastique du visage.
    Tagliacozzi pratique les première opérations de chirurgie faciale réparatrice (nez et lèvres)
    Harvey découvre les principes de la circulation sanguine qui contredisent les principes admis depuis les débuts de la médecine, fin de la médecine hippocratique basé sur la philosophie, on entre dans la médecine comme science.
    Traitement : premières prescription de balnéothérapie pour les maladies de peau.
    Médication : les plantes venues du nouveau monde apporte de nouveaux remèdes (Gaïac pour la syphillis, Kina-Kina pour les fièvres…) en grande partie grâce aux missions jésuites portugais en Amérique du Sud et en Inde.
    Divers : premiers verres concaves pour améliorer la vue des myopes.    

 

 

Les  « praticiens »
    - Rebouteux  / Bonne Femme : chaque village à le sien et/ou la sienne, il remet les articulations en place, réduit les fracture, traite les blessures de façon parfois radicale mais souvent efficace. Il reste cependant une cible potentielle en cas de « chasse au sorcière »    et a tout intérêt à être en bon terme avec le curé du coin. La Bonne Femme assiste les accouchement et connaît les plantes médicinales présentes dans le secteur (la transmission orale de ce savoir, souvent de femme à femme, est la principale cause de l’image de la sorcière et de son chaudron).
-    Barbier / Boucher / Tourmenteur : généralement capable de soigner les plaies dues à des armes ou des instruments tranchants et perforant, voire des fractures mais généralement totalement incapable de soigner des maladies ou des empoisonnements
-    Apothicaire : il connaît les plantes médicinales (et les autres), peut fabriquer des remèdes pour peu que le patient sache bien lui expliquer ses symptômes, cependant ce n’est pas un médecin, mais plutôt un chimiste.
-    Médecin : le plus souvent, il ne s’occupe que de maladies, d’empoisonnement ou de fractures, même si il sait aussi traiter les plaies superficielles. Seuls les meilleurs médecins ont aussi des connaissances en chirurgie.
-    Chirurgien : il s’occupe des plaies les plus graves et des maux nécessitant d’ouvrir le patient. Parfois regardé d’un sale œil par les autorités religieuses, les meilleurs sont protégés par les nobles même si ils sont de religions différentes (juif, musulman ou protestant).
-    Dentiste : pourquoi faire ? un pince et un peu de force suffise ! Bon, si vous ne vouliez pas qu’il vous arrache la moitié de la bouche il valait mieux faire appel à un chirurgien et encore (Louis XIV, à la fin de sa vie, s’est fait arraché une dent par son chirurgien, celui-ci lui en a arraché plusieurs et une partie du palais et venue avec…).

Bien sûr, à moins de s’adresser à des religieux, tout ces services se rémunéraient et parfois fort cher, et le plus souvent en fonction de la réputation du praticien… et la réputation n’est pas forcément lié à un réel savoir, certains n’hésitant pas à payer des gens pour se faire de la publicité. Mais d’un autre côté, nombreux furent les médecins qui furent massacré par la population ou brûlé par les autorités civiles ou religieuses pour manque de résultat, et parfois même à cause de trop bons résultats…


Sources : Quid, Les Guerres de Justinien (Procope) et quelques Historia…

 
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La Gazette du satyre Alraune

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Il était temps ! (haha !)

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