Pixies
 
La Dame de l’Automne créa les pixies en assemblant des feuilles et des racines qui prirent vie au contact des vents de l’Harmonde, nombreux en cette saison. Elle leur donna la fonction unique de hérauts pour transmettre à l’Harmonde la doctrine du Déclin, mais aussi pour relier les nids drakoniens, massacrés dès les origines. Les humains furent de bons auditeurs mais les pixies, vives et malignes, les trouvèrent vite ridicules et lourdauds. Elles se firent alors une spécialité de savoir les tourmenter en les conseillant autant qu’elle les trompèrent, s’amusant de leur embarras. C’est de cette nature taquine et cruelle que les peuples de l’Harmonde tirent leur méfiance des pixies.
 
 

Durant la guerre des Décans, les pixies faillirent disparaître suite à une traîtrise des lutins. Faisant appel à la nature végétale des Automnins, ils lancèrent avec les poucets un rituel pour tenter de les voler à leur saison en quelques jours. Cet événement se déroula alors que le Primarbre subissait l’assaut des Décans (cf. Petite histoire des saisons). Les pixies virent leurs racines s’ancrer dans le sol et des bourgeons leur pousser sur le visage. Mais quand le Primarbre tomba, les poucets s’effondrèrent au sol à proximité des pixies. Elles plantèrent alors leurs racines dans les Printaniers agonisants pour absorber leurs dernières forces vitales et combattre ainsi l’influence du rituel. C’est depuis que, à l’insu de tous, les pixies ont intégré les poucets à leur organisme en tant que symbiotes. Les pixies actuelles sont les descendants des pixies de cette époque. Ce nouveau symbiote changea leur nature et leur permit de s’éveiller à une conscience qui leur offrit de passer au-delà de leur simple rôle de messager et d’acquérir une véritable autonomie.
 
 

Elles bâtirent alors une civilisation, fondée sur le voyage permanent. Chaque tribu reçut son propre vent, dévouée à le suivre et à cartographier ses mouvements. C’est durant cette période que naquit la magie de l’Ondoyance (cf. chapitre «La magie»), alors que les pixies comprenaient que les vents soufflaient selon l’Histoire qui se déroulait sur l’Harmonde. Certaines bâtirent alors d’immenses barrages éoliens pour tenter de modifier le cours de ces événements. L’architecture éolienne qui permet de telles prouesses fût ensuite oubliée à travers les âges. De plus, Janus créa l’Eolabe, sorte de clef des vents protégeant leur cours, qu’il plaça sous sa garde. Ce fut un âge difficile pour les pixies.
 
 

Mais vint l’Eclipse, époque bénie pour les décans de l’Automne : leur Dame s’allia avec le Masque. Les raisons de cet événement sont expliquées dans le chapitre « Histoire de l’Harmonde ». Janus fut pris au dépourvu et distrait, les pixies en profitèrent pour lui dérober l’Eolabe. Antenombre Ventagile sacrifia le vent de sa tribu, le zéphyr de Mnésys, pour aveugler l’Eternel. Soufflant l’équivalent de milliers d’années de son débit, il couvrit le larcin des pixies et l’Eolabe fut emporté. Cependant, celui-ci ne pouvait fonctionner sans le zéphyr qui avait maintenant disparu. Les pixies attendent depuis son retour pour enfin parvenir à se servir de leur magie pleinement et lire enfin clairement les chemins du futur. Les membres de la tribu liée à ce vent devinrent les Klanté Onnuma, ou « juges enchaînées ». Leurs membres, qui ne se reproduisent qu’entre eux, sont aujourd’hui une caste à part qui se répartit dans toutes les autres tribus. Ils y servent de juges et gardent l’Eolabe en attendant que leur vent renaisse.
 
 

Les pixies viennent au monde dans des cocons tissés dans la soie d’un papillon de nuit appelé bombyx pince-tourbe, suite à l’accouchement par la femelle d’un nodule amniotique contenant déjà le symbiote. Les parents ne peuvent engendrer sans une potion préparée par leurs soins : l’élixir de vie. Les pliures des ailes d’une pixie au sortir du cocon détermineront son futur ainsi que sa place dans la société éolienne. C’est pourquoi toutes les pixies connaissent à l’avance les circonstances exactes de leur mort.
 
 

La vue d’une pixie souffre d’un trouble appelé perception du Déclin. Celle-ci colore leur perception de vieillesse et de décrépitude. Une belle femme sera à leurs yeux une vieillarde, un fruit mûr leur apparaîtra pourri… Faut-il aller chercher plus loin la raison de leur amertume naturelle et de leur incapacité à voir la beauté ? Seule celle des sons leur est accessible. C’est la perception du Déclin qui empêche les pixies d’utiliser l’emprise ou les arts magiques, s’ils ne sont pas corrompus.
 
 

Les tribus de pixies se divisent en essaims qui correspondent chacun à une famille. Le culte de la Dame de l’Automne est laissé aux femelles, qui élèvent aussi les enfants. Les mâles occupent les autres fonctions. Certains deviennent des diplomates passés maîtres dans l’art de mentir et de détecter les mensonges, ou des escorbettes dont les techniques de combat consistent à se servir du soleil en le gardant dans le dos pour éblouir l’adversaire, lui soulever la poussière en plein visage ou trancher ses jarrets par surprise. Les escorbettes sont les guerriers du Décan.
Tout autre amour que celui voué à la Dame est un pêché chez les Pixies. Si deux amants sont surpris, un des deux est alors contraint par la tribu de tuer l’autre.
 
 
 
Outre le don de l’Ondoyance des pixies éomanciennes expliqué dans le chapitre «La magie», ce Décan est passé maître dans l’art de la discrétion, du vol et des mauvais tours. Les ailes d'une pixie peuvent la propulser à une vitesse qu’aucun autre saisonin ne pourrait prétendre atteindre. Ses voyages incessants lui donnent également une perception très avancée de la géographie de l’Harmonde. Enfin, son aptitude à l’alchimie et à la fabrication de n’importe quelle potion lui offre un champ d’expériences infinies, à condition qu’elle possède le principe liant et les ingrédients indispensables à la création de ces élixirs. Ce principe liant dépend de créatures appelées vers chronophages. Celles-ci sont des larves habitant le passé et se nourrissant du cadavre des événements advenus. En dévorant le temps, elles phagocytent l’Eclat qu’elles rejettent dans leurs excréments. Cet Eclat du passé est le principe liant nécessaire à la fabrication de toute potion pixie.
  
 

Certaines pixies tentèrent l’expérience de remplacer le poucet symbiotique d’une des leurs par un Danseur. Le résultat fut un «succès», donnant naissance à une nouvelle race de pixies : l’Ephémère. Celle-ci peut, en volant, déclencher des sorts d’emprise en se servant du Danseur qu’elle contient. Ses ailes sont transformées en celles d’un papillon et laissent une traînée d’étincelles dans leur sillage. Enfin, la perception du Déclin disparaît et rend les Ephémères d’un naturel bien plus «positif» et joyeux que les pixies normales. Les Ephémères sont une hérésie pour les pixies et restent extrêmement rares. Toutes ont une espérance de vie très courte d’où elles tirent leur nom. Elles sont réunies en un essaim comptant très peu de membres, situé selon les rumeurs dans le désert du royaume de Keshe (cf. chapitre «Les Humains»).
 
 
 
Dans la philosophie du Déclin, les pixies sont celles par qui il se propage et s’annonce. Elles sont «le vent du changement» et l’esprit de l’Automne.
Il existe des pixies mâles et femelles.
 
 
 
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La Gazette du satyre Alraune

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